Incendie : la surveillance aérienne, le bras armé des pompiers des Bouches-du-Rhône

Dans la lutte contre les feux de forêts, le Service départemental d'incendie et de secours des Bouches-du-Rhône (Sdis 13) bénéficie de moyens particuliers pour protéger un secteur géographique qui l'est tout autant, la Provence, jusqu'à disposer d'un avion de surveillance.

La Provence, un joyau de l'Arc méditerranéen reconnu dans le monde entier. Mais c'est aussi la deuxième région forestière française après la Corse et l'une des plus soumises à la pression incendiaire. Chaque année, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est le théâtre de centaines de départs de feu.

Le Service départemental d'incendie et de secours des Bouches-du-Rhône dispose de moyens particuliers dans son combat contre les feux de forêts.

Si au sol, le Sdis 13 peut compter sur l'appui de super camions citernes d'une capacité de 13.000 litres, dans les airs, les soldats du feu peuvent aussi compter sur un atout de poids, un petit avion de reconnaissance aérienne, indicatif "Horus 13".

Lors des périodes à risque et parfois quotidiennement si la situation l'exige, ce Cessna 208 Caravan, décolle de Marignane pour un tour de surveillance du département.
 
Avec son dôme, une boule située sous la carlingue de l'appareil, armée de caméras infrarouge et haute-définition, rien ne lui échappe. L'avion peut aussi aider à la recherche de personnes.  

"Ces caméras permettent en volant à 9.000 pieds (2743 m d'altitude, ndlr) de voir très précisément les départs de feu et de les positionner le plus précisément possible", détaille le commandant Éric Rodriguez, chargé de communication au Sdis13. 

"Cet appareil est un vrai outil d'aide à la décision qui permet de guider les moyens terrestres pour traiter le feu".

Les images peuvent être visionnées en temps réel depuis le Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours, à Marseille, mais aussi directement sur le terrain au Poste de commandement.

Cette surveillance, associée à celle du guet aérien armé, lorsque des Tracker ou Canadair s'envolent pour une mission de prévention, a permis d'étouffer rapidement des feux naissants. Malgré les coûts importants induits, l'usage du drone pour remplir cette mission n'est pas envisagé dans le département.

"La notion de surveillance ne vaut que si elle s'exerce sur une certaine durée", détaille Éric Rodriguez également en charge du pôle recherche et innovation au Sdis13. "Un jour peut-être on surveillera par drone parce que l'on aura des drones qui voleront très haut et pendant une journée".

"Aujourd'hui les drones que l'on utilise dans le civil sont trop limités en capacité d'action. On les utilise pour faire de la levée de doute, mais pas pour surveiller".  

Une forte pression incendiaire en Provence

En 2018, année plutôt calme sur le front des incendies, 289 feux ont été recensés dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour une surface brûlée de 154 hectares.

Au 1er août 2019, 939 hectares de végétation ont déjà été parcourus par les flammes et plus de 307 départs de feux enregistrés.

Dans le seul département des Bouches-du-Rhône, 42 hectares ont été brulés depuis le 1er janvier. 

Au 31 juillet, la surface brûlée dans le sud de la France excédait déjà la surface brûlée en 2018 sur toute l'année, selon le site Prométhée, base de donnée officielle des incendies de forêt dans le sud du pays.