Très attendu, le PDG d'AIrbus Helicopters Guillaume Faury a fait son discours de rentrée face à des salariés inquiets. Les carnets de commande de l'entreprise sont en baisse, et la menace d'un plan social plane depuis plusieurs semaines.
Airbus Helicopters, qui emploie 8.800 personnes à Marignane, dans les Bouches-du-Rhône, traverse actuellement une période difficile. Les carnets de commande sont en baisse et les salariés sont inquiets. Entre suppressions d'emploi et plan social, personne ne sait aujourd'hui ce que sera l'avenir de l'entreprise.
375 appareils livrés en 2015
En 2014, 471 appareils avaient été livrés, en 2015 seulement 375. Le constructeur n'échappe pas à la crise. La direction n'avance aucun chiffre officiel, mais une rumeur fait état de 400 suppressions d'emplois...Très attendu, le PDG d'Airbus Helicopters est venu au siège de Marignane ce lundi. Guillaume Faury évoqué quatre derniers mois "cruciaux" en 2016 pour l'avenir de cette filiale d'Airbus Group devant les salariés du groupe, "pas totalement rassurés" par ce discours.
"Le PDG (Guillaume Faury) n'a pas caché que les quatre derniers mois de 2016 sont cruciaux pour Airbus Helicopters, avec la concrétisation ou pas d'importants contrats en Pologne et en Asie et la remise en vol du H225. La concrétisation des contrats n'empêchera pas un trou dans la production en 2017-2018. Il a évoqué de possibles mesures complémentaires à celles déjà prises", a souligné la CFDT du groupe dans un communiqué.
Avant ce traditionnel discours de rentrée, les syndicats d'Airbus Helicopters avaient fait part de leurs inquiétudes, liées notamment à l'incertitude à propos de la renégociation d'un important contrat en Pologne, à l'interdiction de vol en Europe des Super Puma H225 depuis un accident survenu en juin en Norvège, et à la chute du prix du baril de pétrole, alors que de nombreux hélicoptères sont employés pour l'extraction de l'or noir.
Des salariés dans l'attente
"Différents scénarios sont sur la table, du plus pessimiste au plus optimiste, en fonction de l'évolution de la situation", a poursuivi la CFDT, rappelant "son attachement à la défense de l'emploi des sites de Marignane et La Courneuve/Paris-Le-Bourget" et évoquant "des salariés pas totalement rassurés et toujours dans l'attente".M. Faury "a annoncé qu'il allait lancer une concertation en octobre avec les syndicats et a dit qu'il pourrait évoquer un réajustement de la taille du groupe", a de son côté déclaré François Roche, délégué CGT: "Il ne nous parle que du carnet de commandes, et ces annonces dépendront de ça, mais nous on ne veut pas être dépendants du carnet de commandes".
A ce stade, il n'y a pas de décision de suppression de postes",
avait affirmé il y a quelques jours la direction, qualifiant les rumeurs évoquées par des syndicats de "spéculations". Lundi, le PDG d'Airbus Group Tom Enders a de son côté déclaré "réfléchir" à des "moyens de réduire les coûts" du groupe.
Airbus Helicopters revendique la première place sur le marché mondial des hélicoptères civils et la quatrième sur celui des engins militaires. Le groupe emploie environ 15.000 personnes en France et en Allemagne.
Reportage de Jean-Louis Boudart et Emmanuel Zini :
