Et si les lycéens en filière professionnelle faisaient beaucoup plus de stages ? 50% de plus, selon le projet d'Emmanuel Macron. Mauvaise idée, répond la majorité des syndicats enseignants, dont une partie a manifesté ce jeudi matin sur le Vieux-Port de Marseille.
"Rapprocher le monde du travail du monde des lycées, c'est un slogan", selon Caroline Chevet, secrétaire départementale de la FSU 13, "la fausse bonne idée."
Ce matin, sur le Vieux-Port de Marseille, où sont réunis 150 personnes environ, Caroline Chevet explique que les patrons ne cherchent pas de stagiaires âgés de 15 à 17 ans. Ils veulent une main-d'oeuvre qualifiée.
Avec cette réforme des lycées professionnels, les élèves perdraient des heures de mathématiques, français, langues... mais aussi des heures d'enseignement professionnel.
"Ce sont principalement des élèves des milieux populaires. Dans les entreprises, ils ne sont pas les bienvenus" souligne Caroline Chevet "On sait, par exemple que les filles ont plus de mal à trouver que les garçons."
Ce mouvement national réunit la grande majorité des syndicats d'enseignants des lycées professionnels. Une alliance entre huit organisations syndicales, c'est assez rare pour être souligné. Seul le Sgen-CFDT s'est désolidarisé.
Ce projet de réforme est un souhait d'Emmanuel Macron, exprimé dès sa campagne présidentielle. Une première journée de mobilisation, très suivie, avait déjà eu lieu le 18 octobre. La réforme devrait aboutir en septembre 2023.
Depuis un mois, la ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, a lancé "quatre groupes de travail" sur cette réforme. Des représentants syndicaux, régions, parents d'élèves, établissements, entreprises ou encore collectivités y participent.
Dès le premier rendez-vous, malgré un souci d'apaisement du ministère, les principaux syndicats, Snetaa-FO, CGT et Snuep-FSU, n'ont pas souhaité y prendre part, dénonçant "une réforme imposée de manière autoritaire et pyramidale".
"Face à la forte opposition des personnels, la ministre, malgré quelques infimes concessions, ne renonce pas en réalité à son projet. Elle persiste à vouloir imposer plus de stages aux élèves", regrette l'intersyndicale dans un communiqué.
Avec AFP