Carnaval à Marseille : neuf interpellations, un rassemblement "inacceptable" condamné

Le carnaval organisé dimanche à Marseille en dépit des restrictions sanitaires contre le Covid-19 est "totalement inacceptable", a déclaré lundi la porte-parole du ministère de l'Intérieur. Les réactions sont nombreuses, Martine Vassal annonce porter plainte.

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Neuf interpellations et plusieurs "dizaines de verbalisations". C'est le bilan de ce carnaval qui a rassemblé 6.500 personnes pour la plupart non-masquées dimanche à Marseille.

"C'est tout à fait inacceptable alors que tous les Français font des efforts, s'adaptent, s'organisent pour respecter au maximum les différentes réglementations qui ont lieu pour lutter contre cette épidémie, on voit un certain nombre de fêtards qui ont, dans l'irresponsabilité totale, participé à ce carnaval", a réagi Camille Chaize sur Franceinfo.

"Il y a eu plusieurs dizaines de verbalisations, des interpellations au nombre de neuf, des garde-à-vue sont encore en cours et je crois savoir qu'il y a actuellement des liens avec le procureur de la République pour judiciariser au maximum. C'est totalement inacceptable et c'est l'indignation qui règne aussi chez nous au ministère de l'Intérieur ", a ajouté la porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Et pendant ce temps, ce dimanche après-midi, dans les jardins de la Villa Valmer, le maire de Marseille s'extasie sur la douceur du printanière. Il est 16h45, et 6500 personnes défilent dans sa ville. 

Il faut attendre 21h45 pour que Benoît Payan réagisse. Dans un tweet, le maire de Marseille condamne les dégradations commises : "Rien ne justifie qu’on détruise les efforts collectifs pour endiguer le virus ! Rien ne justifie qu’on profane le lieu des effondrements de la Rue d’Aubagne !"

Selon le maire de Marseille, des parcs de jeux d’enfants et des équipements publics, notamment des poteaux de videosurveillance ont été incendiés.

La présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix Marseille Provence a annoncé son intention de porter plainte suite aux dégradations commises pendant l'évènement.

"Je porterai plainte (...) car c'est tout simplement inacceptable. Je demande à la Mairie de #Marseille de s’associer à moi dans cette démarche", a tweeté Martine Vassal. 

Face à l'afflux de carnavaliers dans le centre-ville de Marseille, la préfète des Bouches-du-Rhône confirmait en fin d'après-midi que le défilé s'était organisé sans "déclaration en préfecture, ni masques, ni distanciation physique. "Irresponsabilité totale", écrit la préfecture, en dénonçant le comportement des 6.500 participants au carnaval de la Plaine, en pleine crise sanitaire. 

La police disperse la foule en fin de journée

A la question de savoir pourquoi les forces de l'ordre n'étaient pas intervenues en amont, la porte-parole du Minstère de l'Intérieur répond : "la dispersion de la foule a eu lieu à 18h, en terme d'ordre public on attend toujours le moment où on peut intervenir sans causer de troubles : il y avait là des familles, on n'utilise pas des armes de force intermédiaire contre des familles et un public festif".

"Donc on a attendu le bon moment et notamment le moment où (ont débuté) des dégradations contre un manège et contre différents mobiliers urbains", a-t-elle ajouté.

Les Marseillais scandalisés

Au lendemain de l'évènement non déclaré, dans le quartier de Plaine, l'heure est au nettoyage et aux réparations des dégâts. Du côté des habitants, l'indignation domine.

"Je trouve cela inadmissible. On a l'impression d'être dans un pays en guerre", témoigne une habitante du quartier dépitée.

Pour certains c'est même la colère qui s'exprime, "Faire un carnaval avec 6500 personnes, sans masques ! Résultat des courses, on va être reconfinés à cause de tous ces connards, il faut appeler ça des connards, ils n'ont rien dans la tête".

Michèle Rubirola, adjointe à la santé et à la Mairie de Marseille, appelle toutes les personnes qui ont participé au carnaval à se faire dépister.

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