Arc de Triomphe tagué, vitrines saccagées, poubelles incendiées, la fête du carnaval de La Plaine s'est transformée en scène de violence contre les forces de l'ordre. Sept personnes ont été interpellées en marge du défilé
Le carnaval de La Plaine fêtait ses 20 ans, ce dimanche 10 mars, mais ce défilé indépendant et entièrement portés par les habitants du quartier avait une ambiance particulière. Les travaux de la place Jean Jaurès "contre l'avis des habitants", l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne où huit personnes ont trouvé la mort, hier, la fête était mêlée de joie et de colère.
Le parcours du carnaval a été modifié, passant par la Canebière et la Porte d'Aix. Au niveau de la Porte d'Aix, justement, le "caramantran" à l'effigie de Jean-Claude Gaudin, qui symbolisait toute la protestation des carnavaliers, a été brûlé au milieu de la place.
Un peu plus tard, toujours Porte d'Aix, entre 100 et 150 personnes, selon nos confrères de La Provence, se sont opposés aux forces de l'ordre, l'Arc de Triomphe a été tagué sur toutes ses façades, des poubelles ont été incendiées, la vitrine d'une banque a été saccagée.
Le maire de Marseille a réagi ce lundi soir dans un communiqué : "Les dégradations commises sur les bâtiments municipaux et patrimoniaux sont inqualifiables, notamment celles commises sur l'Arc de Triomphe de la porte d'Aix." L'élu a demandé à ses services d'"effacer ces tags, mais aussi ceux sur les façades du palais Longchamp et du palais Carli".
"Si certaines revendications peuvent être légitimes, je reste choqué par le déchainement de violence qui porte atteinte à notre patrimoine marseillais historique. Je les condamne avec la plus grande fermeté et je souhaite que les coupables soient sévèrement punis" indique Jean-Claude Gaudin.
Sur les réseaux sociaux, Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a aussi dénoncé les dégradations et demande des sanctions exemplaires.
Les dégradations dont a fait l’objet l’Arc de Triomphe de la porte d’#Aix sont absolument intolérables.
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) 11 mars 2019
Rien ne peut justifier que l’on s’en prenne à notre patrimoine et à la mémoire de notre ville de #Marseille !
Je demande des sanctions exemplaires. pic.twitter.com/RTJRDj0xIi
Du côté de La Plaine, plusieurs individus ont tenté de faire tomber les murs du chantier de la place Jean Jaurès, la grille d'entrée a même cédé. Des CRS sont arrivés rapidement en renfort, la situation est restée tendue un long moment.
Au total, sept personnes ont été interpellées pour violence contre les forces de l'ordre. Elles ont été placées en garde à vue.