Sous le pont de Saint-Charles, puis au squat, rue Ferrari, Cédric Herrou a profité de son passage à Marseille pour soutenir les bénévoles sur le terrain et les réfugiés.

Sirènes dans la rue, Marie, bénévole, sursaute.

« Ca y est, ils arrivent ». Mais non, ce n’est qu’un camion de pompiers. Si Marie ne contient plus son stress, c’est parce qu’un huissier est passé : l’immeuble devait être évacué le 8 septembre. Mais jusque là, rien ne se passe.

Le 176 rue Ferrari à Marseille est occupé par une trentaine de personnes mineures et majeures. Ils fuient l‘Afrique noire,  le Maghreb ou les foyers de l’ASE, l’aide sociale à l’enfance des services départementaux.

Un lieu, de multiples profils

Ainsi, Daynis, 17 ans, originaire de la Guinée-Bissau squatte le lieu depuis 3 mois, tout comme Clara (prénoms changés), 17 ans, marseillaise. Elle a fui son foyer social suite à des problèmes de drogues.

C’est au département de gérer ces deux profils bien différents. « Gérer », c’est à dire leur trouver un logement pour éviter qu’ils dorment à la rue. Faute de solutions ou de contact avec le département, l’heure est à la débrouille.

Un comble quand on sait cet immeuble, vide, du 176 rue Ferrari appartient … au département.

Il y a peu de temps encore, des bureaux de l’aide sociale départementale se trouvaient à la place des matelas posés au sol. C’est ce squat que Cédric Herrou a choisi de visiter après un passage auprès des migrants SDF sous le pont de la gare Saint-Charles.

De la décence pour tous

« On est capable d’envoyer des sondes sur Mars, pas de mettre des WC sous un pont pour la dignité de ces personnes. C’est indécent pour les personnes à la rue, et pour les riverains qui doivent supporter ça. Cette morale de base on l’apprend pourtant dès l’école primaire. »

Il parle sereinement. Des mots simples pour des situations humaines insupportables.

« Les autorités veulent opposer les luttes : migrants contre SDF français. Ils ont tout faux. Preuve en est ce lieu où cohabitent tous les profils de personnes rejetées. »

L'exemple belge

Devant les bénévoles de l’association « 59 saint Just », toujours mobilisés, Cédric Herrou explique la situation en Belgique. « Si des locaux désaffectés sont vides, c’est une grosse amende à payer. Il existe des conventions. On cherche des solutions, pas de qui c’est la faute. »

Il leur promet de revenir souvent, pour aider les associations de terrain.

Qui est Cédric Herrou ?

C'est avant tout un exploitant agricole. Son avenir a évolué car son terrain se trouvait sur un lieu de passage très fréquenté par des migrants venus d'Italie. Depuis, il les accueille dans sa ferme et les assiste dans les démarches administratives pour déposer leur demande d’asile.

Son combat a permis de faire évoluer  la législation : le principe constitutionnel de fraternité et de la liberté d’aider autrui dans un but humanitaire est désormais acquis.

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