Covid : autotests déployés pour les lycéens à partir du 10 mai, un véritable casse-tête pour les proviseurs

Dans les lycées de l'Académie Aix-Marseille, les lycéens devront réaliser un test hebdomaire à partir du 10 mai pour lutter contre la propagation de l'épidémie en milieu scolaire. Dans les établissements, l'opération semble pourtant très compliquée à mettre en place.

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Le ministre de l’Education nationale veut qu'un maximum de lycéens soient soumis à un dépistage de la Covid par autotests dès le 10 mai pour lutter contre la propagation de l’épidémie toujours très active en milieu scolaire. 

Jean-Michel Blanquer annonce plus de 60 millions de tests déployés dans les établissements en mai et juin. Mais pour le reste, aux proviseurs de s'organiser comme ils le peuvent, prévoir un lieu et des adultes pour encadrer les élèves. Isoler les cas positifs si besoin et tracer les cas-contacts. Un véritable casse-tête pour les proviseurs. 

Les syndicats de chefs d'établissement jugent "irréalisable" l'objectif fixé par Jean-Michel Blanquer. On vous explique pourquoi cette opération va être difficile à organiser dans les établissements.

  • Uniquement pour les volontaires avec le consentement parental

La cible, ce sont les lycéens de plus de 15 ans. Tous les élèves testés doivent être volontaires. Premier écueil, les chefs d'établissement devront dans un premier temps recueillir par écrit le consentement des élèves majeurs et des responsables légaux pour les mineurs, précise le rectorat d'Aix-Marseille.

Les lycéens doivent réaliser l’autotest en autonomie après une première réalisation "sous la supervision d’un adulte compétent si besoin", selon la Haute Autorité de Santé. 

Le résultat est connu en 15-20 minutes. En cas de résultat positif, l’élève doit être immédiatement isolé dans une pièce adaptée et pratiquer un test RT-PCR de confirmation. Si le test est encore positif, il faut suivre le protocole de contact-tracing. Le poste où l’élève contaminé doit également être désinfecté avant l’arrivée du groupe suivant.

  • Beaucoup de retard dans les livraisons

Selon le rectorat de l'académie Aix-Marseille, les premiers autotests sont déployés cette semaine dans les lycées. Philippe Vincent, secrétaire général du syndicat SNPDEN-UNSA n'y croit pas.

"Le directeur de cabinet du ministre me disait samedi matin que l'essentiel des autotests étaient encore en Chine, s'amuse Philippe Vincent. Tout ce qu'on a aujourd'hui dans les lycées pour démarrer, c'est le matériel de communication avec les vidéo, six pages de protocole et de documents de consentement des familles".

Le proviseur du lycée Vauvenargues à Aix-en-Provence attend au mieux les autotests pour la semaine du 10 mai, une semaine écourtée par le pont de l'Ascension. "Il ne se passera rien avant le 17", résume-t-il. 

Le secrétaire général s'interroge sur le choix de cette stratégie de prévention. "Quel intérêt a-t-on à tester un élève au lycée pour savoir qu'il est positif et qu'il a peut-être déjà contaminé ses camarades alors qu'on pourrait imaginer qu'il soit testé à la maison et que s'il est positif, il ne vienne pas au lycée ?" 

  • Un casse-tête pour les chefs d'établissement

Les autotests doivent se faire au lycée "sur le temps scolaire, classe par classe sous la supervision du personnel médical, de médiateurs ou de volontaires" a préconisé le ministre de l’Education.

Infirmière, professeurs, CPE, tous les personnels des établissements devraient être mis à contribution selon le rectorat. 

Aux chefs d’établissement de s’organiser pour trouver et une salle adaptée donc suffisamment grande et bien aérée pour recevoir les classes. Un lieu dédié au dépistage, avec respect de la distance d’au moins deux mètres entre chaque élèves.

"Ça paraît très simple mais multiplié par 2000 élèves, je peux vous dire que vous n'avez pas assez de la semaine pour programmer toutes vos séances", tranche le proviseur du lycée Vauvenargues. En plus avec les demi-jauges, si vous avez 30 classes, ça fait 60 séances à monter et c'est plus que votre amplitude horaire hebdomadaire".

"Les lycées ne sont pas des dispensaires, rappelle-t-il. On n 'est pas équipés. C'est une opération de masse, on ne règle pas une affaire comme ça avec les personnels formés nécessaires, les infrastructures, la logistique, en disant y'a qu'à, y'à qu'à... "

D'autant que dans la très grande majorité des lycées, une seule infirmière est en poste pour plus de 1000 élèves, selon les syndicats. "Quand il y a une infirmière scolaire, parce qu'il n'y en a pas partout...", ajoute Philippe Vincent.

  • Une erreur de timing

Pour le responsable syndical, "le timing est extrêmement mauvais puisqu'on va nous demander de faire ça au moment où les lycéens vont déserter les lycées pour cause de pré-fin d'année scolaire et préparation des examens". 

Il y a des risques assez certains que ça finisse par un flop généralisé et potentiellement un gros gâchis d'argent public.

Philippe Vincent, SNPDEN-UNSA

Il souligne que ces autotests ne se conservent pas à plus de 30 degrés. "On a intérêt à ne pas en avoir de trop dans les établissements si on ne veut pas les jeter à la poubelle".

Jean-Michel Blanquer table sur une réduction de 50 % des contaminations avec 75 % des lycéens testés chaque semaine. Un objevtif pour le moins ambitieux.

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