Enfermés dans une cabine, des stagiaires sont plongés dans un bassin. La cabine se retourne, ils sont désorientés. Elle prend l'eau, ils doivent en sortir. Ce désagréable exercice s'appelle Crash Hélico Module. Il est organisé par les marins-pompiers de Marseille dans leur caserne du port.
"Ditching ! Ditching ! Ditching !", c'est le signal du début de l'exercice. Ditching signifie "amérissage forcé" en anglais. Répété trois fois, c'est mauvais signe.
Les quatre stagiaires se mettent en position de crash et savent qu'ils vont être plongés dans l'eau, sans pouvoir se boucher le nez.
Ils vont devoir enlever leur ceinture de sécurité, éjecter les issues de secours et quitter l'appareil sans se faire couper par les pales de l'hélicoptère. Quatre formateurs les encadrent, dans la cabine et dans le bassin.
Visiblement, le crash test est désagréable. Il est destiné aux pilotes d'hélicoptères mais aussi aux passagers réguliers, à ceux qui travaillent sur des plateformes pétrolières ou aux pilotes d'essai d'Airbus. Les marins-pompiers l'organisent et sont nombreux à s'y former.
Les stagiaires que nous rencontrons viennent pour un recyclage ou pour la première fois. Le capitaine Fabien est un "redoublant". Il garde un très mauvais souvenir de l'eau qui entre dans les sinus sans pouvoir se boucher le nez. Et il ressentira le même effet désagréable que les autres fois.
Le capitaine Fabien a compris qu'il ne devait pas bouger au début. Lorsque la cabine se stabilise, son cerveau aussi : "Même la tête en bas, on arrive à récupérer ses idées, se repérer, le cerveau reprend le dessus et on arrive à faire de bons gestes pour sortir rapidement."
L'aspirant Mathilde a senti son instinct de survie revenir. La jeune femme a choisi de refaire l'exercice avec des lunettes opaques sur les yeux, histoire de pimenter le test. Elle raconte cette nouvelle expérience : "Il faut se calmer et faire confiance à son autre sens : le toucher."
Il est pratiqué depuis plusieurs décennies, dans la caserne de la Bigue, sur le Grand Port Autonome de Marseille. Pour la première fois, les marins-pompiers ont invité la presse à assister à l'exercice.