Gardanne : la justice ordonne à Altéo de se mettre aux normes deux ans avant l'échéance

Le tribunal administratif de Marseille a réduit de deux ans le délai accordé à l'usine Altéo pour la mise aux normes de ses rejets liquides en mer. Il a également ordonné une nouvelle enquête sur l'impact sanitaire de ces déchets.
 

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L'usine d'aluminium avait jusqu'à 2021 pour mettre aux normes ses résidus liquides rejetés dans la mer, en plein parc des calanques. A la suite d'un recours déposé par des associations et particuliers, le tribunal administratif de Marseille a rendu sa décision. Il réduit de deux ans le délai accordé à Altéo pour sa mise aux normes. L'usine d'aluminium doit avoir trouvé une solution pour ses rejets et l'avoir appliquée d'ici fin 2019.
Le tribunal a aussi ordonné une nouvelle enquête d'impact sur "l'appréciation des dangers et inconvénients environnementaux et sanitaires cumulés de l'usine d'alumine de Gardanne et des installations de stockage de déchets" sur le site de Mange-Garri. Ce site se situe à Bouc-Bel-Air, et contient à ciel ouvert les résidus solides des boues rouges qui ne sont plus rejetés en mer depuis 2016.
 

Des "incertitudes" sur l'impact environnemental

Pour justifier sa décision, le tribunal met notamment en avant dans un communiqué "l'existence d'incertitudes techniques résiduelles quant à l'impact environnemental et sanitaire à long terme de substances rejetées dans la mer Méditerranée pour lesquelles la dérogation a été accordée".
Quant au site de Mange-Garri et à l'usine de Gardanne elle-même, le tribunal enjoint la préfecture des Bouches-du-Rhône de demander à Alteo "de compléter l'étude d'impact, puis (...) de réaliser une nouvelle consultation du public (...) en vue, le cas échéant, de l'adoption d'un arrêté préfectoral contenant des prescriptions complémentaires".
En revanche, le tribunal administratif n'a pas annulé l'arrêté préfectoral qui accordait une concession d'utilisation du domaine public maritime pour les canalisations permettant le rejet en mer des effluents liquides de l'usine d'alumine.
 

Les dernières solutions d'Altéo

L'usine Alteo, qui a déversé pendant 50 ans des "boues rouges" toxiques au coeur des calanques entre Marseille et Cassis, avait obtenu l'autorisation fin 2015 de poursuivre son activité en échange "de modifications substantielles" de l'exploitation de ce site de fabrication d'alumine qui emploie 450 personnes.
Le leader mondial des alumines de spécialité, qui a cessé depuis cette date de rejeter en mer ses déchets solides, avait obtenu en contrepartie une dérogation de six ans pour mettre ses rejets liquides aux normes, au grand dam des habitants et des associations écologistes.
Cette semaine, l'usine Altéo avait présenté sa toute dernière solution en vue de réduire les taux d'arsenic et aluminium. Après la réussite des tests, l'expérience devait être appliquée l'année prochaine à l'échelle industrielle.



 
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