Altéo a-t-il enfin trouvé la solution pour réduire les polluants de ses derniers rejets en mer ? Lors de la visite annuelle du conseil d'administration du parc national des Calanques ce mardi, la direction de l'usine a annoncé des résultats prometteurs émanant d'un traitement innovant.
Une fois par an, les membres du conseil d'administration du parc national des Calanques viennent en inspection à l'usine Altéo de Gardanne.
Mise aux normes
Ils surveillent de près les travaux de recherches réalisés par l'industriel pour mettre aux normes ses rejets de liquides en mer. Le président d'Altéo Frédéric Ramé s'est déplacé pour présenter lui-même un nouveau traitement innovant qui permet de neutraliser la concentration en Ph, aluminium et arsenic :
" Le traitement C02 que nous avons mis en place et développé avec Air Liquide est une technologie innovante qui permet d'améliorer la qualité de l'eau, et notamment d'abaisser le Ph des eaux résiduelles, et de traiter les différents éléments métalliques, notamment l'aluminium et l'arsenic qui est déjà au seuil, mais de les abaisser pour être complètement dans les seuils dès 2019".
Tests pilotes
Les tests pilotes ont été réalisés sur une période d'un an et demi, et vont être reproduits à l'échelle industrielle dès l'an prochain. Sommée par l'Etat de réduire ses résidus polluants d'ici 2021, Altéo fait des efforts remarqués et appréciés par les membres du parc des calanques. Didier Réault président du Parc national des Calanques explique :
"On vient voir in situ ce qui se présente, et puis on a un comité de suivi de site, qui se réunit en préfecture avec les services de l'Etat qui sont mandatés pour contrôler, notamment la DREAL qui fournit les mêmes résultats qu'Altéo, et ensuite on a un conseil scientifique au parc qui nous dit "ce qui est proposé par Altéo c'est bon et ce qu'on nous demande de valider comme résultats, ça colle aussi"".
Ecologistes mobilisés
Après avoir éliminé les matières les plus visibles des boues rouges, Altéo doit encore trouver des solutions pour six paramètres polluants, invisibles, rejetés dans la mer. Pour les défenseurs de l'environnement, il y a urgence à régler ce problème et à stopper intégralement le rejet en mer pour préserver la biodiversité. Ils ont porté l'affaire en justice, notamment pour mise en danger de la vie d'autrui.
Reportage de Ghislaine Millet Bouquet et Xavier Schuffenecker :