Guerre Israël-Hamas : on vous explique la polémique qui touche une entreprise marseillaise de composants militaires

Ce mardi 26 mars, Disclose et Marsactu publient une enquête qui révèle l'envoi de pièces de cartouches, considérées par les sites d'investigation comme "susceptibles d'être utilisées contre des civils dans la bande de Gaza". LFI s'est emparé du sujet et le ministre français des Armées a démenti.

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Ce mardi 26 mars, les sites d'investigation Disclose et Marsactu ont publié une enquête conjointe menée sur une entreprise marseillaise, "Eurolinks" qui fabrique des composants pour des pièces de cartouches. Les deux médias pointent que la société produit des éléments utilisés par Israël dans le cadre de la guerre qu'il mène contre le Hamas à Gaza, qui "ont pu être utilisées contre des civils". Le ministre français des Armées a démenti mardi cette vente.

France 3 Provence-Alpes vous explique l'objet de cette polémique qui a agité l'Assemblée nationale mardi.

Acte 1 : Marsactu et Disclose publient leur enquête

Selon les deux sites, "la France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d'au moins 100.000 pièces de cartouches pour des fusils-mitrailleurs susceptibles d'être utilisés contre des civils à Gaza". Ils décrivent "de petites pièces métalliques servant à relier entre elles des balles de fusils-mitrailleurs" et permettant "des tirs en rafales". Et publient à l'appui des photos datant du 23 octobre dernier, de cartons en passe d'être expédiés vers Israël.

Acte 2 : Mathilde Panot (LFI) dénonce un scandale énorme

La présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, a dénoncé mardi un "scandale énorme" et accusé le ministre des Armées d'avoir "menti" lors de cette audition.

"Face à ce scandale, nous demandons des explications du gouvernement, ainsi que l'arrêt immédiat des livraisons d'armes à Netanyahou", a déclaré Mathilde Panot.

Le porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée, Arthur Delaporte, a demandé pour sa part "que la France mette fin à toute livraison d'armes à Israël".

Acte 3 : Sébastien Lecornu dément l'utilisation des composants contre les civils

La licence permettant la vente de ces pièces, qui auraient été envoyées par la société Eurolinks au groupe israélien IMI Systems depuis le port de Marseille, "ne concerne que de la réexportation vers des pays tiers", a affirmé mardi Sébastien Lecornu au cours d'une conférence de presse. Selon lui, la licence "ne donne pas droit à l'armée israélienne d'utiliser ces composants" dans la bande de Gaza ou ailleurs.

Le 27 février, devant la Commission de la Défense de l'Assemblée nationale, Sébastien Lecornu avait assuré que Paris entendait être "irréprochable" en matière de livraison de composants militaires à Israël. Certains ont pu être livrés jusqu'à très récemment, avait-il reconnu, évoquant des "composants élémentaires" tels que "des roulements à billes, des vitrages, des systèmes de refroidissement, des potentiomètres, des capteurs de pression". Mais "en général, ce sont des armements qui ont vocation à être réexportés depuis Israël vers d'autres clients".

Le ministre a rappelé mardi avoir demandé aux services compétents "d'être encore plus rigoureux dans la manière d'interroger l'utilisation de ces composants", depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël. Seules "quelques licences ont pu être données" pour le Dôme de fer israélien, dispositif permettant d'intercepter roquettes et missiles visant Israël et qui "protège les civils". En 2022, les exportations de composants vers Israël ont représenté 15 millions d'euros, soit "0,2% des exportations globales", a-t-il rappelé.

Une visite officielle de Sébastien Lecornu, ministre des Armées est prévue ce mercredi 27 mars 2024, à Toulon (83) et à Hyères (83).

Les informations de Disclose et Marsactu n'ont pas pu être vérifiées par l'AFP ni par France 3 Provence-Alpes.

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