Handball : Retour en D1 féminine encourageant pour les guerrières de Plan-de-Cuques

Devant leur public, elles n'ont quasi rien lâché, en vain. Mercredi 9 septembre, les guerrières se sont inclinées face à Nantes (27-30) pour leur retour en Ligue Butagaz Energie, l'élite de la D1 féminine. Une courte défaite, treize ans après leur seule saison au plus haut niveau.

#TeamGuerrières. Sur les réseaux, on ne les présente plus qu’avec ce hashtag. Un surnom qui leur colle à la peau depuis plusieurs années, comme annonciateur de leur performance la saison passée. Le vendredi 17 avril dernier, l’arrêt définitif du championnat 2019-2020 en raison de la crise sanitaire gèle le classement. Résultat : les joueuses du HBPC, leader de leur poule, sont directement propulsées en D1.  

Mercredi 9 septembre, c'était le saut dans le grand bain. "Je ressens de l’excitation mêlée à de l’impatience après six mois sans jouer un seul match officiel. Le public nous connaît comme des combattantes qui ne lâchent rien, c’est l’occasion de leur montrer qu’on n’a pas changé", se réjouissait Manon Grimaud, demi-centre de l’équipe.
  


Treize ans après leur seule saison à ce niveau, les handballeuses provençales de Plan-de-Cuques ont joué à domicile leur premier match de la saison 2020-2021 face à Nantes, 3ème du classement général en D1 l'an passé. Elles rejoignent ainsi leurs voisines du Var (Toulon Saint-Cyr) et des Alpes-Maritimes (OGC Nice) en Ligue Butagaz Energie, la première division féminine qui réunit les 14 meilleurs clubs français. 
 
"Mais pas de pression ! Il s’agit surtout de retrouver de bonnes sensations", ajoute Aurélie Goubel, la capitaine. "On vit déjà un rêve, celui d’être arrivées au plus haut niveau, toutes ensembles, dans notre club de cœur" estiment les deux joueuses. 

Une préparation "tronquée" 

Mi-juillet, les joueuses du HBPC reprennent les entraînements. Mais un cas positif à la Covid-19 au sein de leur effectif vient bousculer les plans. Leurs matchs amicaux face à l’OGC Nice et à Toulon Saint-Cyr sont annulés, de quoi les freiner sérieusement dans leur élan de préparation.  
 
 
"Ça nous a mis un coup sur la tête car c’est tombé au pire moment : celui où on allait enfin pouvoir jouer au handball, après trois semaines de réathlétisation", se souvient Manon Grimaud.  

Très actives sur les réseaux, les guerrières tiennent à rassurer : elles se maintiennent en forme avec des séances quotidiennes en petits groupes (moins de 10 personnes) et surtout, elles s’adaptent. 
 
"C’était très frustrant, on avait l’impression d’être deux équipes", regrette Aurélie Goubel. "Une galère de plus" qui a finalement renforcé le groupe, selon elle. "On sera peut-être moins armées individuellement ce soir mais on espère s’appuyer sur le collectif comme l’année dernière. C’est ce qui fait notre force : on est une bande de copines très soudées. On se tire chacune vers le haut. Le bonus cette année, c’est d’apprendre !” ajoute la capitaine et ailière gauche. 

Un cran au dessus

La montée en D1 implique forcément des changements. Et ça commence avec l’arrivée d’une nouvelle coach, l’une des plus jeunes du championnat de D1 : Angélique Spincer. "L’équipe a gardé son noyau dur, je me suis donc rapidement sentie à l’aise. On est toujours en mode découverte avec les filles mais petit à petit j’ai le sentiment qu’elles adhèrent à ce que je leur propose", confie-t-elle.  

Avec plus de 15 ans de carrière en tant que joueuse professionnelle, Angélique Spincer met à profit son expérience, sa philosophie de jeu et sa rigueur : "Je sais tous les efforts qu’il faut fournir en permanence quand on joue à un haut niveau. Je suis une perfectionniste dans le boulot, une compétitrice et j’ai le souci du détail. C’est ce que je peux apporter aux filles : plus de précision. En D1, il faut être précautionneuse car un ballon coûte cher."  
 

Des changements, il y en a également au sein de l'effectif avec quatre nouvelles recrues : Shula Gavilan, pivot argentine, Cécilia Errin, gardienne, Lindsey Burlet, arrière droite, et Justine Joly, ailière. Elles arrivent dans un "club familial dont le socle est solide".  

"Cette année, on va être lucide et réaliste : ça ne va pas se faire en un claquement de doigts ! Mais j’attends de mes filles de l’engagement. J’aime les joueuses qui entreprennent.

Elles portent d'ailleurs bien leur nom de guerrières car elles se bagarrent beaucoup et compensent leur manque d’expérience avec leur agressivité

Angélique Spincer

Cette montée en D1, c’est un cap à franchir, à la fois dans le professionnalisme et dans l’intensité du jeu, selon Aurélie Goubel. "On met plus de rythme dans nos entraînements et on est doublement concentrées sur l’aspect physique. Par exemple, on met plus de vitesse, plus d’impact, car on s’attend à recevoir des coups plus importants en D1", estime la capitaine de l’équipe.   

L’investissement personnel augmente aussi. "S’il y a une année où il faut que je me consacre au handball à 100%, c’est bien celle-là !", souligne Manon Grimaud qui vient d’obtenir son master en filière STAPS. Presque toute l’équipe a arrêté de travailler à côté. Seule la capitaine continue d’exercer en tant que professeur d’EPS, et Léa Chardon, ailière gauche, poursuit ses études dans le sport en parallèle.  
 

Nouveau niveau d’exigence, nouveaux visages et nouveau complexe. Les Ambrosis à Plan-de-Cuques, surnommé le chaudron des guerrières, subira bientôt un lifting pour répondre aux critères de la LBE, Ligue Butagaz Energie, et ainsi étendre sa capacité d’accueil à 1200 personnes. "En février si tout se passe bien", promet le nouveau président du club Eric Nicolao, les travaux ayant pris du retard avec la crise sanitaire. 

Il s'enthousiasme : "C’est la suite logique du projet qu’on construit ensemble depuis trois ans, les filles constituaient l’une des meilleures écuries de D2, elles n’ont fait que confirmer. C’est une grosse pression mais nous sommes prêts à relever le défi ! Tout a été organisé pour. Je suis confiant"

Le président du HBPC espère ainsi développer d’autres partenariats et augmenter le budget du club (1.347.000 euros), qui reste aujourd’hui le plus faible du championnat de D1, très loin de ceux de Brest ou de Metz (près de 8 millions d’euros). Objectif : s’installer durablement dans la cour des grands, et voir éclore "le petit poucet" en véritable guerrier de D1.   

Les Provençales joueront leur prochain match, le 16 septembre, à Besançon. Le déplacement sera difficile face aux Bisontines victorieuses hier soir, dans le Var, de Toulon-Saint-Cyr sur le score sans appel de 31-19. Enfin l'autre club régional, Nice, n'a pas fait mieux avec une défaite à Metz 37-22.
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