Depuis ce lundi 10 janvier, la RTM (Régie des transports métropolitains) est passée en horaires de vacances scolaires, suite à la pandémie de Covid-19. Les élus municipaux, des médecins et des usagers ne comprennent pas l'initiative.
Depuis ce lundi 10 janvier, les services des transports en communs de la RTM à Marseille tournent au ralenti, placés en "horaires verts" de vacances scolaires.
Cela concerne les deux lignes de métro, les trois lignes de tramway et près de 30 lignes de bus.
La Métropole d'Aix-Marseille, chargée de la gestion des transports, soutient "qu'il s'agit d'une décision d'exploitation qui ne dépend pas d'une décision particulière de la Métropole".
Certains usagers sont assez surpris par exemple de la suppression pure et simple du "bus 21". Il relie le Rond-Point du Prado au campus de Luminy. 7 km de trajet, une trentaine de minutes en bus.
Si l'on comprend aisément la baisse de fréquentation en raison de la mise en place du télétravail et des cours en distantiel, on peut s'interroger pour les étudiants vivant sur le campus. Comment vont-ils faire leurs courses sans l'unique transport en commun de ce secteur ?
"En réalité, le jet 21 a été supprimé, mais le bus à haut niveau de service B1 assure toujours cette liaison", indique le service communication de la RTM.
Plusieurs raisons sont mises en avant par la Métropole, dont le télétravail généralisé qui ferait baisser le nombre de voyageurs, mais aussi un nombre conséquent d'absents parmi les agents de conduite.
"Nous avons 30% de fréquentation en moins sur tout le réseau. Et nous avons identifié les lignes de déplacement domicile/travail, et les lignes école/domicile. Ainsi, nous n'avons pas touché aux lignes empruntées par les écoliers", assure la RTM.
Par ailleurs, la régie des transports relativise sur l'allégement des horaires, ce ne sont que "7% de diminution du trafic" qui impacte les usagers avec ces horaires vacances.
Moins de transports = plus de monde
Cette initiative ne convient pas pour autant aux usagers qui constatent au contraire comme Fabien "un entassement des gens dans le métro, même en dehors des heures de pointe".
"Réduire la fréquence des transports pour qu'ils soient encore plus bondés alors qu'on est en plein pic de Covid. C'est pas logique ou c'est moi qui ne comprend pas", s'interroge un internaute sur twitter.
Tandis qu'un autre propose une solution : "On attend de la RTM un dédommagement sur l'abonnement du coup".
Un embryon de polémique qui n'a pas échappé à l'adjointe aux mobilités de la majorité municipale (de gauche), Audrey Gatian, qui en profite pour tacler la Métropole. L'élue regrette l'impossibilité de respecter les gestes barrières dans ces conditions.
“Sans consultation, la Métropole et la droite métropolitaine, viennent de démontrer qu’elle n’a aucune volonté politique pour les transports: elle n’assure pas sa compétence. Leur décision met en danger la santé des Marseillaises et des Marseillais".
En réalité, selon la RTM, "en heure de pointe, le temps d'attente d'un métro n'est que d'une minute supplémentaire par rapport aux horaires classiques".
De son côté, la médecin Annie Lévy-Mozziconacci réagit également d'un point de vue sanitaire. La généticienne (PS) préconise plutôt une initiative contraire pour justement éviter les nombreuses contaminations.
La Régie des Transports Métropolitains assure que "son offre s'adaptera en fonction de l'évolution de la situation sanitaire, comme cela a toujours été le cas depuis deux ans de pandémie".