La ville de Marseille a annoncé la fermeture du stand de tir des Trois Lucs (12ᵉ arrondissement) pour "risques sérieux de sécurité". Une fermeture qui intervient après une nouvelle expertise demandée par une association de riverains. Une dizaine de plaintes avaient été déposées pour faire arrêter les tirs.
"C'est une très bonne nouvelle", souffle Robert Vassal, Trésorier du comité de défense des riverains du stand de tir. La fermeture du stand de tir des Trois Lucs, dans le 12ᵉ arrondissement de Marseille, a été actée par arrêté municipal daté du mardi 5 novembre.
"C'est un immense soulagement pour les riverains qui vivent dans l'insécurité, réagit Jocelyne Bufi, membre de ce même comité. Des riverains qui subissent maintenant depuis des années des nuisances sonores très agressives et très pénibles au quotidien, que ça soit pour les gens qui travaillent, les gens qui se reposent, les gens qui vivent là, etc."
Le stand de tir des Trois Lucs est régulièrement pointé du doigt pour des nuisances sonores. En juin dernier, il avait même dû fermer temporairement pendant les épreuves du baccalauréat qui se déroulaient dans le lycée Monte-Cristo, à proximité.
Des balles retrouvées dans les jardins voisins
Plus grave, plusieurs riverains ont reçu des balles chez eux, comme Jean-Louis Foin, qui avait témoigné en mars dernier pour France 3 Provence-Alpes : "J'ai entendu un sifflement à mon oreille droite, suivi d'un choc dans le sol. Je me suis immédiatement retourné, il y avait un peu de fumée, j'ai gratté le sol et j'ai retrouvé une balle. Elle n'était pas abimée, ce qui veut dire qu'elle n'a pas ricoché".
Selon le stand de tir, ces balles ne provenaient pas du stand. Mais les riverains n'ont pas lâché. "Neuf plaintes, 30 courriers, 15 balles, énumère Robert Vassal. Il a fallu que notre avocate contacte le préfet pour que les choses avancent enfin parce que c'est le préfet qui a initié la réunion avec la mairie de Marseille".
Danger imminent
Un danger grave et imminent est invoqué du côté des préfectures de région et de police, la mairie a été obligée de réagir. "Sur la première expertise qui a été réalisée par la préfecture, celle-ci disait qu'il n'y avait pas de balles qui pouvaient provenir du stand de tir, précise Sébastien Jibrayel, adjoint au maire de Marseille délégué aux Sports. Et puis maintenant, il y a une contre-expertise qui démontre que ces balles proviennent du stand de tir. Si la préfecture nous demande de suspendre les activités, nous nous plions à la décision de la préfecture."
La ville de Marseille est propriétaire du stand de tir depuis 2020. Des travaux à hauteur de plus d'1 million d'euros doivent être engagés pour une mise aux normes qui permettrait sa réouverture. Contactés, le club et la ligue de tir n'ont pas répondu à nos sollicitations.
Article rédigé avec Mariella Coste.