Procès de la rue d'Aubagne."Il y a des lois à changer", mobilisation citoyenne pour la justice et la mémoire

À l'approche du procès tant attendu de la rue d'Aubagne, qui débutera le 7 novembre prochain, une agitation est perceptible dans ce quartier de Marseille. Si le drame du 5 novembre 2018, où l'effondrement de deux immeubles avait fait huit victimes, a marqué les esprits, il n'en est pas de même pour l'ouverture du procès, encore méconnu de nombreux habitants. C'est pourquoi de nombreuses associations locales se mobilisent pour faire circuler l'information et sensibiliser les résidents.

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Le 7 novembre prochain s'ouvrira le procès de la rue d’Aubagne. Il y a six ans, le 5 novembre 2018, huit personnes sont mortes dans l’effondrement de deux immeubles, de nombreux habitants ont été délogés. Ce samedi 19 octobre, une quarantaine d’organisations cherchent à mobiliser avant le procès.

Informer, sensibiliser et mobiliser

"Vous habitez la rue Pauillac, est-ce que vous le savez que le procès de la rue d'Aubagne va démarrer le 7 novembre ? ", demande une habitante à un autre, tracts à la main ce samedi 19 octobre dans les rues du quartier. Des initiatives telles que le tractage, le porte-à-porte, des ateliers, et même une marche prévue pour le 3 novembre se mettent en place. L'objectif est clair : informer les habitants et rendre audible leur parole. Le 5 novembre, un hommage aux huit victimes des effondrements sera également organisé, témoignant d'une volonté de ne pas oublier ce drame.

Matthieu Blanchard, membre du collectif "Réserve Citoyenne Marseille", résume la démarche : “En gros, il y a trois objectifs, c'est un, de venir dire aux gens qui ont vécu tout ça, il y a un procès et vous pouvez le suivre. Deux, si vous avez des choses à dire soit au pouvoir public soit aux familles, bah, vous pouvez. Et trois, faire caisse de résonance au niveau national parce qu'après, il y a des lois à changer.”

Le procès du mal-logement

Le problème du mal-logement à Marseille n'est plus à démontrer. En six ans, plus de 8 000 personnes ont été évacuées de leurs logements, signe d'une crise qui persiste. “ Au total, on a dépassé les 8 000 personnes au total qui ont été évacuées depuis six ans”, rappelle Kévin Vacher, membre du collectif 5 novembre, avant d'ajouter : “C'est le rôle des citoyens, des industriels, des Marseillais, des Marseillaises, de faire savoir ce qui se passe à l'intérieur du procès et de montrer que ce système de l'habitat indigne ne peut plus se reproduire, et de faire avancer de nouvelles solutions politiques après.

Ce procès public devra apporter des réponses aux familles des huit victimes ainsi qu'aux plus de 80 parties civiles constituées. Au total, 16 personnes physiques et morales seront jugées. Ce sera l'occasion pour beaucoup de dénoncer un système défaillant, de trouver des solutions, et d'espérer obtenir réparation et justice.

La mobilisation est donc bien lancée, et elle promet de donner la parole aux victimes et à tous ceux qui continuent de combattre le mal-logement dans la cité phocéenne. "L'idée est de rendre audible la parole des habitants et de continuer à combattre", conclut une autre militante. Marseille ne compte pas rester silencieuse face à cette tragédie et espère que ce procès marquera un tournant dans la gestion du logement indigne.

Article rédigé avec Nicolas Chaix-Bryan et Valérie Bour.

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