Le sénateur du Rassemblement national et membre du conseil municipal de Marseille Stéphane Ravier écope de 1.500 euros d'amende pour avoir qualifié l'adjointe au maire Samia Ghali, en avril 2019 de "point G de Marseille".
Le délibéré est tombé ce mardi 11 mai 2021 : le tribunal correctionnel de Marseille condamne le sénateur et conseiller municipal du Rassemblement national Stépane Ravier à 1.500 euros d'amende pour injure sexiste à l'encontre de l'adjointe au maire Samia Ghali.
Il s'agit de la condamnation maximale prévue pour ce type d'outrage.
"L'outrage sexiste consiste à imposer à une personne un propos ou un comportement à connotation sexuelle ou sexiste, qui porte atteinte à sa dignité ou l'expose à une situation pénible", est-il écrit sur le site officiel de l'administration française.
L'amende peut aller jusqu'à 750 euros. Elle est portée à 1.500 euros si l'outrage est commis, entre autres, "par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions". C'est donc ce qu'a choisi de retenir le tribunal correctionnel de Marseille en l'espèce.
Le juge contraint aussi le sénateur RN de supprimer sur sa page Facebook toute trace de la vidéo, dans laquelle on le voit prononcer l'injure sexiste à l'encontre de Samia Ghali.
Le point G de Marseille
En avril 2019, lors d'une soirée-débat organisée à Marseille en présence du polémiste Éric Zemmour, le sénateur du Rassemblement national avait eu ces mots pour qualifier Samia Ghali :
"La sénatrice de Marseille, Madame Samia G (...), le point G de Marseille."
Ce à quoi l'assemblée avait répondu par des rires. S'estimant humiliée, Samia Ghali avait déposé plainte. "Ce sont les valeurs de la société qui sont attaquées", déclarait alors son avocat, Me François de Cambiaire.
Il réclame à ce moment des dommages et intérêts et demande le retrait de la vidéo publiée sur la page Facebook de Stéphane Ravier, dans laquelle on voit l'élu tenir ce discours.
Le procès s'était ouvert le 12 mars 2021, en l'absence du prévenu. Lors des audiences, Samia Ghali avait pris la parole : "En tant que femme, mère, épouse, en tant que filles, mes enfants ont été choqués."
Elle évoquait aussi, lors du procès, les menaces de mort et les insultes, dont elle faisait l'objet sur les réseaux sociaux, suite à sa décision d'aller en justice.
De son côté, l'avocat de Stéphane Ravier dénonçait "une pièce de théâtre politico-médiatique" : il n'y avait là, selon lui, rien de plus qu'un "calembour autour de la lettre G".