"Je ne lâcherai pas tant que je ne l'aurai pas retrouvée", 5 questions sur la disparition de Mélodie à Marseille

Depuis le 3 novembre dernier, en fin de journée, Mélodie Mendès Da Silva n'a pas donné signe de vie à ses proches à Marseille. Disparition volontaire ? Disparition forcée ? Après 13 jours d'attente et d'enquête, l'angoisse monte pour la famille. France 3 Provence-Alpes revient sur cette disparition qualifiée d'inquiétante par le parquet qui a ouvert une information judiciaire.

Cela fait maintenant 13 jours que Mélodie Mendès Da Silva a disparu, depuis le 3 novembre exactement, dans le 4e arrondissement de Marseille. Depuis, sa famille se mobilise pour la retrouver, en collant des affiches dans toute la ville, en interrogeant le cercle très élargi des proches et amis et en faisant des rondes dans les endroits où elle avait ses habitudes. Alors qu'une information judiciaire a été ouverte le 13 novembre, France 3 Provence-Alpes fait l point sur cette affaire.

Où en est l'enquête ?

Pearl Rocha, le compagnon de Mélodie, affirme avoir donné l'alerte dans les heures qui ont suivi la disparition de la mère de famille, au commissariat et depuis l'enquête suit son cours. Si au départ, la famille a estimé que la disparition "n'était pas vraiment pas prise au sérieux". Depuis quelques jours, note Patrick Tavares, le frère de Mélodie, " la police a commencé à interroger certaines personnes".

La famille est justement dans l'attente d'informations, "avec toutes les caméras de surveillance de la ville, c’est bizarre qu'on ne la voit nulle part", s'étonne ce dernier.

Le procureur de la République, Nicolas Bessonne avait ouvert une enquête préliminaire pour disparition inquiétante. Ce lundi 13 novembre il a décidé d'ouvrir une information judiciaire et un juge d'instruction a été désigné. 

"Le fait qu'elle soit partie sans rien et qu'elle soit mère de famille est assez troublant pour ouvrir une information judiciaire pour retrouver au plus vite cette jeune femme", explique Nicolas Bessonne à France 3 Provence-Alpes.

Dans quels cas une enquête pour disparition inquiétante est-elle ouverte ?

Afin qu'une enquête soit ouverte au sujet d'une disparition, elle doit être considérée comme "inquiétante", sans quoi les autorités ne peuvent entamer les moindres recherches. 

Pour les personnes majeures, comme dans cette affaire, ce sont aux enquêteurs de jauger au cas par cas et de "qualifier" la disparition. Une disparition peut être jugée inquiétante lorsqu’aucun élément ne peut laisser penser à une fugue, mais qu'il n'y a pas non plus de preuve d'enlèvement ou de mort. Par exemple, si la personne disparue est dépressive, a reçu des menaces ou que tout autre élément laisse penser que celle-ci court un danger.

Toute personne disparue est automatiquement inscrite au fichier des personnes recherchées (FPR), qui est étendu à tous les pays de l'espace Schengen. Si la disparition est jugée inquiétante, son signalement sera alors communiqué au niveau national, afin que toutes les gendarmeries et commissariats de France en soient informés.

Pour Bruno Bartocetti, secrétaire régional du syndicat Unité SGP Police, "il y a des disparitions qui peuvent s'expliquer, par la situation familiale, de problèmes financiers. Mais si une personne disparaît soudainement, sans aucune raison apparente, que l'on ne peut pas borner son téléphone, que l'on ne peut pas avoir de traçabilité de sa carte bancaire, et si le signalement de la disparition est fait plus ou moins tard, là ça devient inquiétant". 

Comment la famille se mobilise -t-elle ?

Pearl Rocha, le compagnon de Mélodie ne cesse d'organiser les recherches : "plus les jours passent, plus je suis inquiet".

"La dernière fois que je l'ai vu c'était à 7h du matin, avant que je parte au travail. Après j'ai eu de ses nouvelles dans la journée. Et le dernier message que j'ai reçu d'elle c'était à 17h50", indique le compagnon de Mélodie. Lorsqu'il rentre chez lui, il ne la trouve pas. "Je l'ai appelé, son téléphone a sonné, et je l'ai rappelé une demi-heure plus tard et son téléphone était sur messagerie et depuis je n'ai plus de nouvelle" précise-t-il.

À ce moment-là il décide "d'appeler la sœur de Mélodie, son frère, de contacter les gens de notre entourage. Et quand j'ai vu que cela faisait trop longtemps, je suis parti faire le tour des hôpitaux et ensuite je suis allé au commissariat".

Le soir même Pearl Rocha, "fait des tours dans la ville", pour tenter de retrouver Mélodie. Sans succès. De là, la famille se mobilise avec des affichettes collées un peu partout dans la ville, "des réunions tous les jours" pour tenter de collecter tous les indices possibles et toutes les connaissances font jouer leurs relations.

"J'ai contacté la presse, les influenceurs, les amis des amis, etc. Tout le monde a été mis à contribution pour diffuser largement la disparition et cela a pris de l'ampleur", détaille Patrick Tavares, le frère de Mélodie.

De son côté Pearl Rocha, le compagnon de la mère de famille dit avoir "pris contact avec des organismes et associations spécialisées dans les disparitions".

"Je ne lâcherai pas tant que je ne l'aurai pas retrouvée ", lance son compagnon, qui "ne sait plus quoi répondre" au fils de 9 ans et à la fille de 15 ans de Mélodie qui "attendent des réponses sur la disparition de leur mère".

Dans quel état d'esprit Mélodie était-elle le jour de sa disparition ?

"Il y a un mois nous avons perdu notre mère, et nous sommes allés au pays pour l'enterrement. Après, elle avait l'air d'aller plutôt bien, mais chacun absorbe les choses différemment. Elle avait l'air de ne pas être trop mal, pas au point de disparaître comme cela", raconte Patrick Tavares.

Son compagnon aussi avait remarqué "de la tristesse" après le décès de sa mère et qu'"elle se renfermait un peu sur elle".

"Il faut savoir qu'on est très proches avec ma sœur, on s'appelle très souvent même pour pas se dire grand-chose, juste pour se parler", précise le frère de la disparue.

Pour son compagnon, elle n'a pas pu partir délibérément : "Cela fait longtemps que je suis avec elle et je la connais quand même bien, et partir comme cela, sans donner de nouvelle, sans aucune affaire et surtout en laissant ses enfants, c'est une chose qui m'étonnerait fortement".

Quels éléments reste-t-il à éclaircir ?

Plusieurs zones d'ombre subsistent sur lesquelles les enquêteurs se penchent actuellement.

Tout d'abord c'est la tenue de la personne qui s'est volatilisée qui questionne.

"Elle est en jogging et claquettes sur les vidéos des caméras de surveillance de son immeuble au moment où elle sort de chez elle", indique son frère.

En effet, c'est confirmé, elle est partie sans prendre aucune affaire comme si elle allait revenir vite. 

 Autre question, pourquoi le téléphone de Mélodie, borne pour la dernière fois, avenue Emmanuel Allard, dans le 11e arrondissement de Marseille à 19h30, alors que selon les dires de ses proches, "elle ne connaît personne là-bas et n'a rien de particulier à y faire" ?

Son frère insiste d'ailleurs sur le fait que "ce quartier est loin de là où elle habite et qu'elle n’a donc pas pu y aller à pied. Elle est peut-être montée avec quelqu'un en voiture, mais pourquoi ?"

Même si l’angoisse grandit, les proches de Mélodie gardent espoir de revoir la jeune femme. Ce samedi 18 novembre, un rassemblement de soutien sera organisé à 13 heures devant l’hôtel de ville de Marseille.

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