A seulement 18 ans, cette étudiante à la faculté d'Aix-en-Provence, a raflé tous les titres des compétitions hip-hop de l'année 2017. Elle est la première championne de hip-hop en France. Une consécration pour elle et son collectif Break2mars.
On les appelle les Bgirls, ces danseuses de breakdance, un style de danse hip-hop. Leur nouvelle championne, Leïla Miloua, est âgée de 18 ans et originaire de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône.
En novembre dernier, Leïla remporte la coupe de France de hip-hop, un titre reconnu depuis peu par le ministère des Sports. En plus de cette reconnaissance officielle, la jeune fille a gagné de nombreuses compétitions dans le milieu du hip-hop ("Battle of the year", notamment) en individuel ou en binôme. Son succès national la place automatiquement en lice des championnats européens qui se tiendront cet été.
Leïla est tombée dans le hip-hop à l'âge de 7 ans. Elle rencontre à un anniversaire familial celui qui va devenir son coach et son mentor, Nahim Sassi, lui-même danseur. Il la prend sous son aile et lui enseigne à l'occasion quelques figures.
"Je lui montrais des pas, par-ci par là, et elle revenait me voir quelques jours plus tard, les pas étaient déjà tous maîtrisés ! C'est là que j'ai compris son potentiel", explique très fièrement Nahim.
Alors, le danseur et leader du collectif Break2mars décide de sérieusement s'occuper d'elle. Au moins 8 heures de cours par semaine. Il l'emmène dans toutes les battles de la région.
"Un jour je l'ai amenée dans un cours avec des jeunes de 25 ans. Je leur ai dit: 'elle est jeune, elle n'a peut-être pas encore votre talent mais elle a tout votre potentiel", raconte Nahim.
Leïla enchaîne les compétitions contre des adversaires plus âgés et qui font deux fois sa taille. Elle utilise ses propres lacunes techniques pour trouver son style, sa marque.
"Je m'inspire des cours de danse orientale de ma soeur, des influences latines aussi de la famille de mon binôme, Carlotta", précise la jeune fille.
Et ça marche ! Leïla aime la compétition mais n'oublie pas pour autant les études. Calme, posée, elle insiste sur l'importance de poursuivre son parcours universitaire. "Nahim me le répétait tout le temps: la danse c'est bien mais on en vit pas. Les études sont plus importantes". Grâce au hip-hop, elle s'estime plus endurante, déterminée et volontaire. Son parcours est impressionnant tout comme son sang-froid. A 18 ans la jeune femme sait très bien ce qu'elle veut: être professeure d'anglais.
"La danse c'est beaucoup de pédagogie. Je donne des cours aussi maintenant, donc ça me prépare à mon futur métier. Finalement ce n'est pas si éloigné", résume-t-elle.
Pour Nahim, Leïla est une bosseuse et n'a pas peur de l'effort. "Je peux toujours compter sur elle. Aux entraînements elle donne un coup de main aux plus jeunes. Elle prend le temps de leur expliquer et de les coacher. Elle transmet, c'est important". Le hip-hop, c'est une affaire de famille dans le collectif Break2mars. Pas de stars même si certains demandent des autographes ou des 'selfies' à Leïla. "Je leur dis toujours: quand tu viens t'entraîner, tu es au niveau 0. Même moi !", renchérit le coach.
Tout n'a pas été facile. Pour atteindre son niveau, Leïla a du faire des sacrifices comme beaucoup d'autres sportifs. La danse est loin d'être un hobby, c'est une "passion dévorante" qui demande de s'isoler, de ne pas sortir comme les autres. "Je la revois après les cours, poser son petit cartable et aller s'entraîner", se remémore Nahim, nostalgique.
Bourrée de talent, Leïla n'oublie jamais qu'elle doit poursuivre ses efforts pour rester au niveau et progresser. Surtout, elle revient s'entraîner avec les plus jeunes qui sont tout aussi prometteurs. Attentive à leurs mouvements, elle confie être admirative. "Regardez-le celui-là, il a 12 ans et il est tellement à un bon niveau !".
Et en effet, quand on les voit on reste bouche bée. Pour nous ils ont réalisé quelques-unes de leurs figures.
Sur internet, les exploits de Leïla Miloua peuvent être retrouvés facilement. Ici avec son binôme de Bgirl.