Marseille : 18 mois de prison ferme requis contre "Zouzou", une femme au cœur d'un réseau de mariages blancs

Trente détenus comparaissent depuis jeudi 9 juillet devant la tribunal correctionnel de Marseille pour un réseau de mariages blancs. Trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis ont été requis vendredi 10 juillet contre une septuagénaire qui a reconnu l'organisation de ces mariages.

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"Zouzou" proposait un kit "mariage blanc". Celui-ci comprenait un conjoint de nationalité française et un ensemble de documents à fournir au service de l'état-civil de la mairie des 6e et 8e arrondissements de Marseille où ont été célébrés les mariages litigieux.

Trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis et une amende de 8.000 euros ont été requis vendredi 10 juillet contre cette septuagénaire marseillaise. Elle a reconnu l'organisation d'une dizaine de mariages blancs, monnayés à chaque fois entre 10.000 et 16.000 euros.
    
Depuis jeudi, avec elle, ils sont 30 détenus à comparaitre devant le tribunal correctionnel de Marseille pour ce réseau mis au jour sur la base d'une information fournie en 2017 à la police aux frontières.

"Zouzou", une figure du quartier Saint-Charles

A la tête du réseau se trouvait "Zouzou", une figure du quartier de la gare Saint-Charles. 

Le fils de cette "marieuse", informaticien, a reconnu que c'était pour lui "un jeu d'enfant" de fabriquer faux baux, quittances d'énergie ou de loyer, à la demande de sa mère à laquelle il ne peut "rien refuser".

Mais il a assuré qu'il ignorait l'usage qui en était fait. Une peine de dix-huit mois de prison dont neuf avec sursis a été réclamée contre lui.
 
Dénonçant une atteinte au mariage, "un pilier, une institution sacrée de notre société", la procureure Virginie Tavanti a aussi requis des peines d'emprisonnement allant jusqu'à douze mois avec sursis contre les époux, dont la plupart ont reconnu un consentement faussé.

Des amendes pour les conjoints français

Pour les conjoint français gratifiés de plusieurs milliers d'euros, elle a également réclamé une amende de 3.000 euros. Et pour les conjoints étrangers, Mme Tavanti a requis une peine complémentaire d'interdiction de séjour sur le territoire national.

"Il est inenvisageable qu'ayant bénéficié de droits acquis par ce mariage ils continuent à en bénéficier", a déclaré la procureure.
 
Des entremetteuses et des témoins présents lors de la noce recevaient de leur côté une rémunération d'un millier d'euros. Des peines allant de dix mois de prison avec sursis jusqu'à six mois de prison ferme pour des prévenues récidivistes ont été réclamés contre ces intermédiaires.   

13 mariages suspects

Le tribunal a examiné en détail 13 mariages suspectés d'être de complaisance.

Certains ont reconnu leur caractère entièrement marchandé, d'autres ont évoqué des liens d'amour les unissant ou incitant pour le moins à permettre au conjoint pour lequel existait des sentiments à rester en France.
 
La police aux frontières a vérifié que les téléphones des mariés ne bornaient jamais au même endroit ou que le couple ne vivait pas à l'adresse indiquée dans le dossier de mariage.

Un des prévenus a reconnu avoir accepté de se marier pour rembourser des dettes de jeu tandis qu'une des mariées avait dénoncé à la préfecture le caractère non consenti de son union, n'ayant pas été réglée des sommes promises.
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