Le lendemain de la diffusion du reportage réalisé par Envoyé Spécial sur les Ehpad, Hella Kherief, une aide-soignante à Marseille a perdu son travail, alors qu'elle venait de signer un CDI. Cet établissement n'avait pourtant aucun lien avec ceux dont elle dénonçait les pratiques.
Dans un long message publié sur sa page Facebook, la journaliste Julie Pichot revient sur le témoignage d'Hella Kherief, une jeune aide-soignante de 29 ans travaillant à Marseille.
Le 20 septembre dernier, elle témoigne à visage découvert dans l'émission "Envoyé Spécial" sur France 2, où elle raconte l'abandon des pensionnaires d'un Ehpad dans lequel elle effectuait une mission d'intérim d'une nuit.
Le reportage d'Estelle Mathieu et Jérémie Hessas / France 3 Provence-Alpes :
"Elle a osé parler. Non pas pour dénigrer les Ehpad privés lucratifs mais pour dénoncer l'insoutenable. Elle a mis des mots sur l'indicible. Elle nous a montré en images l'indigne pour éveiller les consciences", écrit Julie Pichot.
Fin de sa période d'essai sans explication
Au moment de la diffusion du reportage, Hella Kherief venait de signer un CDI dans un hôpital privé à Marseille, au sein duquel elle effectuait des vacations depuis deux ans.
Elle se sentait bien, avec une équipe solide et des moyens. Un hôpital privé qui n'appartient ni au groupe Korian, ni au groupe Orpea. Elle était heureuse
indique Julie Pichot sur Facebook.
Pourtant, après la diffusion, l'aide-soignante appelle la journaliste.
Hella m'a téléphoné. Triste, révoltée. On venait de lui annoncer la fin de sa période d'essai. Comme ça, sur le champ, un matin après une nuit de boulot, sans explication
L'avocate de Hella Kherief a confirmé à Franceinfo que l'hôpital avait mis fin à sa période d'essai.
"Voilà ce qu'il se passe aujourd'hui quand on ose lancer l'alerte", constate Julie Pichot, assurant que Hella Kherief "n'a jamais regretté son témoignage. S'empressant de me dire que s'il fallait le refaire, elle le referait."