Alors que l'Arménie entame trois jours de deuil en hommage aux victimes du conflit qui l'oppose à l'Etat turc, Arméniens et kurdes arméniens manifestent dans de nombreuses villes de France, comme à Marseille, pour dénoncer "les crimes commis par les états turc et azeéri".
Ils étaient plusieurs centaines à s'être réunis devant l'hôtel de ville de Marseille, ce samedi 19 décembre, pour dénoncer les massacres commis dans le haut Karabakh et le nord de la Syrie.
L'appel a été lancé par le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France 13 et le Collectif Solidarité Kurdistan 13, soutenus par les associations grecques, assyro chaldéennes et chypriotes.
Ils dénoncent "les crimes barbares commis impunément par les Etats turcs et azeéri sous les ordres des deux dictateurs Erdogan et Aliyev".
"Aujourd'hui nous manifestons dans toute l'Europe et on veut que tout le monde nous entende. Vive la liberté", s'est exprimé un Kurde devant la mairie. Les manifestants ont ensuite défilé jusqu'à l'ombrière du Vieux-Port.
Un conflit meurtrier
Plus de 5.000 personnes, y compris des civils, ont été tués dans le conflit qui oppose depuis fin septembre deux pays ex-soviétiques l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
La guerre a éclaté autour de l'enclave du Nagorny Karabakh, peuplée d'Arméniens en Azerbaïdjan.
Elle s'est soldée par la signature le 9 novembre d'un accord de cessez-le-feu sous l'égide de Moscou,
accordant d'importants gains territoriaux à l'Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, même si le Nagorny Karabakh survit amoindri.
Cet accord a provoqué de la colère en Arménie, où l'opposition manifeste presque chaque jour pour obtenir la démission du Premier ministre.
En vertu de l'accord signé, la Russie a déployé quelque 2.000 soldats de maintien de la paix au Nagorny Karabakh. Un démineur russe a été tué par une explosion cette semaine.