Des milliers de femmes sont dans la rue pour ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes. A Marseille, 3500 d'entre elles ont arpenté les rues du centre ville, affirmant par leurs slogans leur ras le bol face aux violences sexuelles et aux inégalités avec les hommes.
Pour cette journée du 8 mars, déclarée Journée internationale des droits des femmes, plusieurs dizaines de milliers de femmes se sont données rendez-vous dans les principales villes du pays.
Comme à Marseille.
Réunies sur le Vieux-Port, elles ont entamé un défilé en centre ville, passant par le cours Belsunce, la place Sadi Carnot, pour terminer à la mairie.
A travers leurs banderolles, elles ont montré et communiqué leur ras le bol, leur "ras le viol" dans une société moderne où chaque année plus d'une centaine de femmes sont victimes de féminicide.
Ensemble, en arpentant la Canebière, elles ont chanté "Solidarité avec les femmes du monde entier".
« Solidarité avec les femmes du monde entier » chantent les milliers de personnes à #Marseille pour cette journée du #8mars #MarcheFéministe #InternationalWomensDay #Feministe pic.twitter.com/REChzuWE7v
— Amaury Baqué (@AmauryBaque) March 8, 2020
Sur les nombreuses pancartes brandies pendant le défilé, on pouvait lire "Une mini jupe n'est pas un consentement", "Protégégez vos filles, éduquez vos garçons", "la jeunesse sera féministe ou ne sera pas".
Comme ailleurs en France, les militantes souhaitent la convergence des "dynamiques féministes".
Contre les violences sexuelles et les féminicides, contre les violences gynécologiques et obstétricales, contre les inégalités en matière de salaire et de répartition du travail domestique.
Dans une étude publiée vendredi, l'Insee vient d'ailleurs de rappeler qu'être parent a deux fois plus de conséquences sur la situation professionnelle des femmes que sur celle des hommes.
Certaines appellent même à une "grève féministe" les dimanche sous le mot d'ordre "On arrête toutes".
"Le dimanche, toutes les femmes travaillent: elles cuisinent, font le ménage, s'occupent des enfants", observe Suzy Rojtman, du Collectif national pour les droits des femmes.
Effet Polanski
.Trois mois après des manifestations ayant rassemblé 150.000 personnes partout en France à la fin du "Grenelle" contre les violences sexistes et sexuelles, les organisateurs comptent toujours mobiliser sur ce thème pour "briser le silence et dénoncer les violences".Le mouvement de libération de la parole #MeToo a depuis gagné le monde du sport, marqué par une vague de révélations sans précédent sur des cas de violences sexuelles perpétrées notamment par des entraîneurs sur de jeunes sportifs.
Et la colère suscitée par le récent César attribué au réalisateur Roman Polanski, visé par des accusations de viol, devrait attirer encore davantage de monde dans les rues, selon les organisateurs.
Sous le mot-dièse #JeSuisVictime, cette polémique a d'ailleurs entraîné depuis quelques jours une nouvelle vague de témoignages sur les réseaux sociaux.
Les hommes aussi avec Zeromacho
La prise de conscience touche aussi les hommes: l'association Zéromacho, qui lutte contre la prostitution et pour "l'égalité", a lancé cette semaine une campagne sur les réseaux sociaux pour appeler les hommes à changer certains de leurs comportements "toxiques" qui, "jusqu'ici, étaient considérés comme des gages de virilité et de masculinité"."Messieurs, on va pas se mentir... Pour que les choses changent, va falloir qu'on change", proclament les vidéos mises en ligne.