Des graffitis sont apparus ces derniers jours sur les murs de Marseille. Greenpeace dénonce ainsi la mauvaise qualité de l'air dans la cité phocéenne, "lanterne rouge" en termes d'alternatives à la voiture.
"On veut respirer!", "Marseille suffoque".
Des tags effables à l'eau
Une soixantaine de militants de Greenpeace se sont mobilisés pour taguer les artères les plus fréquentées de la ville.Florian Bessiere, référent climat-transport chez Greenpeace, est à l'origine de cette campagne de "tags propres" effaçables à l'eau, dessinés au pochoir sur les façades des immeubles et les palissades.Marseille, c'est la lanterne rouge des villes en termes de solutions de mobilité alternatives à la voiture
À Marseille, des graffitis contre la pollution #AFP pic.twitter.com/EGqnwLVxqY
— Agence France-Presse (@afpfr) 22 février 2019
250.000 personnes exposées
Selon Atmosud, la circulation routière est responsable de 48% des émissions de dioxyde d'azote et de 31% des particules fines. Dans la métropole marseillaise, 250.000 personnes sont exposées quotidiennement au dépassement des valeurs "limites" européennes d'émissions polluantes, souligne l'organisme régional de surveillance de l'air."Le fort ensoleillement est à l'origine d'une importante activité photochimique (...) qui se traduit par des niveaux moyens [ndlr: d'ozone et de particules] estivaux plus forts à Marseille et une moyenne annuelle plus élevée qu'à Paris", rappelle encore Atmosud.
Le rail comme priorité
L'association écologiste Alternatiba s'est jointe à l'action de Greenpeace. Nicolas Nace, son référent estime que "Marseillea au moins une vingtaine d'années de retard au niveau de la mobilité".
"Il est important que le problème soit posé au niveau de la métropole, insiste-il, soulignant qu'il y a beaucoup de circulation par exemple des gens qui habitent à Marseille et vont travailler à Aix-en-Provence". Alterniba préconise le rail comme priorité, accompagné d'un réseau de transports en commun efficaces.
Marseille fait aussi figure de mauvaisé élève avec un trafic routier très dense, une seule rue piétonne, un réseau de bus, tram et métro de 1.129 kilomètres de lignes de bus (contre 3.886 à Lyon). selon l'Union des transports publics.
Le vélo à la traîne
Elle se classe aussi bonne dernière pour la pratique du vélo par la Fédération des usagers de la bicyclette, avec seulement 130 km de pistes cyclables sur la métropole contre 750 pour l'agglomération lyonnaise.Pour Greenpeace, la collectivité doit aussi renoncer à ses projets routiers comme le Boulevard urbain Sud (BUS) qui devrait prolonger la rocade autoroutière L2, inaugurée en décembre 2016 au nord et à l'est de la ville et intégralement ouverte en octobre 2018.