Douze hommes (neuf présents trois absents) sont jugés devant le tribunal correctionnel de Marseille pour un trafic d’armes, de cannabis et de cocaïne. Réunis dans le box, les organisateurs du réseau, portant tous des surnoms comme "Harry Potter", "le chinois", "Pokémon"...
On les surnomme "Harry Potter", "le Chinois" ou "Pokémon", "Pepito", "Riri le transporteur", "Dany DeVito" client et spécialiste de la cocaïne, "Babar" le convoyeur pour l’Espagne, "Elie" un des clients pour les armes.
Ils sont jugés cette semaine devant le tribunal correctionnel de Marseille pour un trafic d'armes, de cannabis et de cocaïne.
Une enquête de quatre mois
L’affaire démarre le 1er mars 2016 par un renseignement auprès de la police judiciaire. Les enquêteurs apprennent qu’un homme prénommé Jules, dit "le Chinois", ancien bijoutier, se livrait à un trafic d’armes.Rapidement les hommes de la PJ décident de surveiller Jules Huyhn. Les fonctionnaires constatent que l’homme est en liens réguliers avec des membres éminents du banditisme marseillais et d’autres individus défavorablement connus des services de police.
L’enquête va durer quatre mois. Les policiers vont procéder à de nombreuses filatures, écoutes téléphoniques et même sonoriser la voiture de "Pokémon".
Les fonctionnaires vont découvrir que l’homme se livrait à un trafic de drogue (cannabis et cocaïne) et d’armes avec l’un de ses complices Franck Valenti dit "Harry Potter".
Le cannabis provenait d’Espagne transporté par "Babar", Bruno Bianchi. "Harry Potter", acheminait les armes de Suisse ; quant à la cocaïne elle était colombienne ou encore péruvienne.
Pour éviter de la nommer, au cours des conversations téléphoniques interceptées, les hommes lui donnait le nom de "dièse" ou "écaille", "qui ne se coupait pas".
"La brésilienne, c'est la meilleure"
Daniel Navarro dit "Danny De Vito", le principal client pour la cocaïne expliquait à Franck Valenti dit "Harry Potter" et à Jules Huynh dit "le Chinois" que "la brésilienne, c’est la meilleure…", "la Pérou (sic) elle est grasse…".Et de rajouter "que dans les années 95, il avait envoyé dans tout Marseille", ajoutant "mais bon, je suis tombé deux fois…". Pour finir il indiquait à Valenti et Huynh qu’il "préférait travailler avec des mecs qui passent bien plutôt qu’avec des petits jeunes…".
L'une des armes saisies par les enquêteurs le 5 juillet 2016 sur l’autoroute A7.
Pistolets, kalachs et cartouches
L’enquête a permis de démontrer que Franck Valenti était en lien avec un intermédiaire, Christian D’Alesio, résident en Suisse pour la fourniture des armes. En garde à vue, D’Alesio reconnaîtra avoir vendu une dizaine d’armes à Franck Valenti."Harry Potter" est interpellé le 5 juillet 2016 sur l’autoroute A7, juste avant la barrière de péage de Lançon de Provence. A bord de sa voiture, les policiers découvrent trois pistolets automatiques, 150 cartouches de 9 mm et 18.990 euros en espèces.
Parmi les clients pour les armes il y a El Mounir Ahamadi, dit "Elie". Cet homme, a été pris dans un règlement de compte sanglant en en novembre 2015.
La voiture qu’il occupait, avec trois autres individus, a été prise pour cible par des tireurs dans le tunnel Prado-Carénage. Au cours de cette scène deux hommes seront tués.
Elie a expliqué à son fournisseur, "Pokemon" qu’il était "en guerre" et qu’il était en quête d’armes à feu et de gilets pare-balles. Il aurait acheté une kalachnikov et deux "calibres".
Les 9 prévenus encourent 10 ans de prison. Le procès doit se terminer lundi 14 janvier. Le jugement sera mis en délibéré.