L’agence nationale de sécurité du médicament dénonce dans un communiqué de "graves manquements" dans le cadre d’essais cliniques à l’IHU. L’ANSM saisit pour la seconde fois la procureure de la République de Marseille et engage des poursuites administratives.
L’ANSM l’affirme, il y a eu de "graves manquements et non-conformités à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique" au sein de l’IHU de Didier Raoult.
L’agence vient de publier un rapport final de 293 pages suite à l’inspection menée fin novembre au sein de L’IHU et de l’AP-HM.
Dans un communiqué l’agence assure avoir relevé des faits "pénalement répréhensibles". Elle cite notamment "des recherches en l’absence d’avis favorable préalable d’un comité de protection des personnes au sein de l’IHU et l’AP-HM et la communication par l’IHU d’un "document falsifié ", en amont de son inspection.
L’ANSM menace de suspendre les recherches au sein de l’IHU si elles sont réalisées "sans sollicitation d’un avis d’un comité de protection des personnes préalablement à leur mise en œuvre ".
Ces reproches ne nous paraissent pas justifier une remise en cause du projet IHU dans son ensemble.
Professeur Didier Raoult
Didier Raoult répond à son tour dans un communiqué publié à ce jour sur le site de l’IHU : "Nous sommes satisfaits que l’ANSM constate qu’il n’y a jamais eu le moindre essai thérapeutique sur la tuberculose mené au sein de l’IHU Méditerranée Infection contrairement aux allégations contenues dans l’enquête interne de l’AP-HM et dans les articles de Mediapart."
Cette enquête de l'ANSM fait suite à des révélations du site Médiapart. En octobre 2021, le média publie une enquête dans lequel il révèle que l’IHU mène depuis plusieurs années des essais cliniques irréguliers sur des traitements contre la tuberculose sous la direction du professeur Didier Raoult. Des patients auraient eu de graves complications provoqués par ces traitements.