Marseille: comment l'IHU du professeur Raoult aurait mené une "expérimentation sauvage" contre la tuberculose

Le site Médiapart révèle que l'Institut hospitalo-universitaire de Marseille mène depuis plusieurs années des essais cliniques irréguliers sur des traitements contre la tuberculose sous la direction du professeur Didier Raoult. Des patients auraient eu de graves complications provoqués par ces traitements.

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Médiapart fait de nouvelles révélations sur l'institut du professeur Raoult. 

Depuis 2017, il "mène une expérimentation sauvage contre la tuberculose, provoquant chez plusieurs patients, dont un mineur, de graves complications", explique le site d'information qui cite plusieurs employés de l'IHU sous couvert d'anonymat.

Cette expérimentation a été "initiée par son directeur, Didier Raoult, et son
adjoint, Michel Drancourt", précise Mediapart.

Une combinaison de quatre médicaments

Selon le site, qui se base aussi sur des échanges de mails et des comptes-rendus
d'hospitalisation, des équipes de l'IHU ont testé une combinaison de quatre médicaments dont l'efficacité conjointe n'avait jamais été évaluée.

Ces essais ont été menés malgré le refus de l'Autorité française du médicament,
l'ANSM, qui doit donner son aval aux recherches impliquant des êtres humains, en
particulier les essais cliniques de médicaments.

Plusieurs patients, dont un mineur de 17 ans, ont eu de graves complications médicales provoquées par ce traitement.

Médiapart

Interrogé par l'AFP, l'IHU de Marseille n'a pas répondu dans l'immédiat. L'ANSM, sans évoquer ces essais en particulier, a reconnu que plusieurs études avaient été menées d'une manière "pas admissibles" par l'organisme et que des "suites adéquates" ont été initiées par l'Agence, sans plus de précision.

Les informations de Mediapart viennent en effet s'ajouter à des révélations publiées
pendant l'été par l'Express selon lequel de nombreuses études menées à l'IHU s'affranchissaient depuis des années des règles encadrant les expériences impliquant des êtres humains.

L'IHU et Didier Raoult ont rencontré une forte aura médiatique au début de la pandémie de Covid-19, en 2020, en promouvant l'hydroxychloroquine comme traitement de la maladie, malgré l'absence d'effet prouvé.

Nombreuses critiques

Plusieurs études ont été réalisées par l'IHU pour appuyer l'intérêt de ce traitement
mais elles ont subi des critiques de nombreux scientifiques quant à leur méthodologie et leurs conditions de réalisation.

Plus récemment, Didier Raoult a fait l'objet de critiques pour avoir fait la publicité
d'une étude brésilienne défendant un traitement à base d'hydroxycholoroquine, alors que ces essais ont ensuite provoqué un vaste scandale pour avoir été menés sur des patients sans leur consentement, et pour avoir donné lieu à la publication
de résultats tronqués.

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