En 2020, le Parc national des Calanques a accueilli trois millions de visiteurs. Un succès dont la nature continue de payer le prix fort. Le problème n'est pas nouveau. La dégradation de ces espaces naturels est accentuée aujourd'hui par la crise sanitaire et le confinement.
Lutter et "aller vite" contre la surfréquentation, c'est la volonté du Parc national des Calanques.
"L'idée c'est de modifier les usages en changeant les habitudes du public et en prenant des mesures réglementaires", estime François Bland, le directeur des Calanques.
Le Parc poursuit plus que jamais sa campagne de "démarketing". Désormais, il n'hésite plus à publier sur son site des photos de plages bondées ou d'embouteillages pour dissuader le public de s'y rendre, comme dans cette video prise un week-end de février.
Mercredi, le Conseil d'administration est allé plus loin en décidant par exemple l'expérimentation d'une communication en temps réel sur certains sites afin d'inciter
les visiteurs à faire demi-tour. L'idée de quotas pour limiter l'accès à certaines parties du Parc n'est pas actée mais sera étudiée.
Parmi les autres mesures proposées :
- Des quotas pour limiter l'accès à certaines parties du Parc sont à l'étude;
- Les kayaks ne pourront plus débarquer sur les corniches de lithophyllum (algues roses-blanches formant des trottoirs naturels);
- Le mouillage des bateaux sera interdit dans certaines calanques pour préserver les herbiers de posidonie;
- Des sentiers seront aménagés pour éviter la dispersion du public hors-sentiers.
Selon Didier Reault, le président du Parc national des Calanques, ces nouvelles mesures en cours de concertation, devraient être entérinées d'ici cet été.
Quels moyens pour contrôler un espace aussi vaste ?
Le Parc national des Calanques emploie actuellement 23 gardes-moniteurs. Leurs missions principales : observer, surveiller, informer et contrôler.
Commissionnés et assermentés, ces gardes-moniteurs exercent un pouvoir de police pour faire appliquer la réglementation du Parc aussi bien sur le territoire terrestre que le territoire marin.
Le 24 février dernier, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, ont annoncé pour 2021 une augmentation des effectifs des parcs nationaux à hauteur de dix postes à répartir entre les parcs nationaux dits historiques.
Une excellente nouvelle pour le président du parc national des calanques qui espère "sur ces dix postes en obtenir quatre et renforcer ainsi nos équipes d'agents sur le terrain".
Jamais sans ma voiture, mais pas dans les Calanques
Parmi les priorités du plan anti-surfréquentation, "faire reculer la voiture, favoriser les transports en commun et le vélo.
L’accès aux Calanques de + en + pénible et dangereux… En attendant la mise en œuvre de solutions de mobilité par @marseille et @AMPMetropole, apprenons à nous passer de la? et privilégions les?@RTM_Officiel existants :
— Parc des Calanques (@ParcCalanques) February 22, 2021
?22/23 ➡️ Sormiou
?19/20 ➡️ Les Goudes
?B1/21 ➡️ Luminy pic.twitter.com/4QpLMkwdWR
Dans un communiqué, le Parc insiste sur "l'urgence d'agir" avant l'été.
"La nécessité de réguler l'accès en voiture au parc est un constat partagé", abonde la présidente LR de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal. Sa méthode: avant d'augmenter l'offre de transport, très insuffisante, il faut lutter contre le "stationnement anarchique".
Elle propose donc la construction d'un parking-relais sur un site industriel (Legré-Mante), juste avant le quartier des Goudes mais l'idée divise car il est très proche de l'entrée du parc.
"Le parc et la métropole doivent prendre leurs responsabilités: si on veut moins de circulation, il faut des transports en commun", réagit de son côté Yannick Ohanessian,
qui estime que la ville met déjà "des moyens considérables" pour le gardiennage des routes d'accès, interdites aux voitures l'été et les week-ends de mai, juin et septembre.