Marseille: la maman porte son bébé mort dans ses bras à travers l'hôpital jusqu'au dépositoire fermé

L'histoire terrible d'une jeune maman fait scandale à l'hôpital de la Timone à Marseille. Après le décès de son bébé de 3 jours, elle a dû porter le petit corps inerte à travers l'établissement jusqu'au dépositoire. Mais celui-ci était déjà fermé. 

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Il n'y a pas de mots pour décrire la douleur de parents à la mort de leur nouveau-né. Il n'y en a pas non plus pour qualifier ce qu'ont dû endurer Marine et Julien, après le décès de leur petite Lilou le 23 septembre dernier à l'hôpital de la Timone, où le nourrisson de 3 jours avait été transféré pour des problèmes cardiaques.

Au lieu de pouvoir se recueillir sur la dépouille de leur enfant dans un espace adapté, les jeunes parents de 29 et 26 ans, se sont retrouvés à palier des dysfonctionnements graves au sein de l'hôpital.

L'absence de couffin pour transférer le corps 


Première anomalie. Ce 23 septembre, les parents inconsolables attendent seuls, pendant deux heures, dans un box, qu'on veuille bien s'occuper de leur bébé défunt. Finalement, un personnel de l'hôpital vient les voir et leur annonce que, malheureusement, il n'y a pas de couffin disponible pour faire le transfert du corps au dépositoire.

La traversée de l'hôpital avec l'enfant dans les bras


Dans l'impossibilité de confier le corps de sa fille à un personnel compétent, Marine n'a d'autre choix que de s'en charger elle-même. Elle quitte donc le service de réanimation pédiatrique avec le petit corps dans ses bras. La maman endeuillée va arpenter les couloirs de la Timone pour trouver son chemin jusqu'à la chambre mortuaire, située à l'autre bout du bâtiment. 

Le dépositoire fermé 


Après cette longue marche funèbre, Marine et son compagnon arrivent enfin au dépositoire. Mais ils ne sont pas au bout de leur surprise et de leur calvaire. Ils trouvent porte close. Le dépositoire n'est pas accessible en dehors des "heures ouvrables". Le couple va devoir encore attendre une heure que quelqu'un veuille bien venir s'occuper d'eux. Une attente, interminable et particulièrement "glauque" sur un parking à côté du local à poubelles.
 

Des adieux sur un parking


Pour Marine et Julien, le plus dur reste à venir. Quand une équipe de brancardières vient finalement prendre en charge leur petite Lilou, on leur interdit l'accès au dépositoire. Après ce qu'ils ont déjà endurés, ils se sentent encore plus abandonnés, seuls sur ce bout de parking déshumanisé. Ils ne seront même pas autorisés à faire correctement leurs adieux à leur fille.

Les excuses de l'APHM


Depuis, des responsables de l'APHM ont rencontré le couple pour lui présenter les excuses de l'institution. Dans un communiqué (voir encadré), l'APHM dit avoir pris la mesure de cet "enchaînement de dysfonctionnements", elle indique que des "actions correctives" ont été mises en place.
Si Marine et Julien n'ont pas témoigné dans la foulée de cette terrible épreuve, c'est qu'ils ont cru aux excuses appuyées de la direction de l'hôpital qui a reconnu ses fautes. Mais mercredi dernier, un bébé a été incinéré à Aubagne par erreur après une inversion de corps dans la chambre mortuaire de l'hôpital de la Timone à Marseille. Un nouveau scandale qui les a décidés à témoigner de ce qu'ils ont vécu pour que de tels "dysfonctionnements" ne se reproduisent plus.
 
Communiqué de l'APHM
Le 23 septembre 2017, un enchaînement de dysfonctionnements a conduit à aggraver la situation douloureuse dans laquelle se trouvaient les parents d’un nouveau-né décédé dans le service de réanimation pédiatrique de la Timone.

En croyant bien faire, tout en étant en complète empathie avec une jeune maman et un jeune papa, un professionnel de santé a accompagné, en dehors de toute procédure existante, ce couple jusqu’à la chambre mortuaire en dehors des heures ouvrables.

Regrettant ces faits graves, la Direction générale de l’AP-HM, la Direction de l’hôpital de la Timone et le chef du service de réanimation ont reçu les parents afin de leur présenter les excuses de l’institution, les assurer de leur soutien et leur préciser que des mesures seraient rapidement prises pour éviter que de telles situations ne se renouvellent.   

A la suite de cet événement qui a fortement ému le personnel, une analyse complète des pratiques a ainsi été mise en place et a regroupé tous les acteurs des services concernés.

Des actions correctives ont été mises en place :
-      Une meilleure information des familles a été organisée sur la possibilité de recueil au sein de la chambre mortuaire et sur la possibilité d’accompagnement et de rencontre avec un psychologue. Une plaquette indiquant le numéro de téléphone de la psychologue est désormais remise aux parents.
-      Une salle dédiée au recueillement des familles a été aménagée  au sein du service de réanimation pédiatrique, pour que les parents puissent rester au contact de leur enfant en attendant le transfert vers la chambre mortuaire.
-      Les règles applicables aux modalités de transports des défunts ont été rappelées aux professionnels de santé

« Nous tenons à nous élever fermement contre tous les messages qui pourraient laisser penser à une indifférence de notre institution, pour les patients, leurs familles et nos professionnels,  face aux causes et aux conséquences de plusieurs événements dont la presse s’est récemment fait l’écho », indique la Direction générale de l’AP-HM.

«  Il s’agit d’événements de nature différente, affectant des services distincts, des organisations et des procédures différentes. Dans chaque cas, la réactivité de nos équipes a été remarquable, tant au niveau de la déclaration de ces événements qu’au niveau de leur engagement à les analyser dans une logique d’amélioration continue de la qualité de la prise en charge ».

« Notre objectif commun pour l’ensemble des patients qui fréquentent chaque année nos établissements (2.5 millions de personnes reçues en consultation ou hospitalisées, 800 000 journées d’hospitalisation et 230 000 passages aux Urgences) est d’offrir à toutes et à tous un parcours garant de la qualité et de la sécurité des soins ».
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