Les nouvelles règles d'ouverture 24h/24 et 7j/7 d'un supermarché Boulevard Baille à Marseille sont diversement accueillies par les habitants. Concurrence déloyale, augmentation de l'insécurité ou satisfaction de bénéficier d'un nouveau service. Les avis divergent et les commentaires vont bon train.
Un supermarché ouvert 24h sur 24 et 7 jours sur 7 peut-il améliorer la vie des habitants ? Ou au contraire nuire à la vie de tout un quartier ? Dans le quartier Noailles à Marseille, il suffit de poser la question aux riverains pour se rendre compte que celle-ci n'a pas encore trouvé de réponse définitive.
Ouvrir le dimanche et la nuit pour rendre service
Ce nouveau mode de fonctionnement a été mis en place en février dernier. Cette démarche à l'initiative de Franck Felahi, directeur du supermarché, répond selon lui "à une situation stratégique".
Situé entre deux hôpitaux (La Timone et La Conception) et à proximité de la Faculté de Médecine, le directeur estime que "le supermarché rend service aux patients, personnels des établissements hospitaliers et aux étudiants qui vivent dans le quartier".
Certains riverains comme Tatiana, étudiante à la Faculté de Médecine, confirme: "Cette ouverture est utile car auparavant je devais sortir plus tôt des cours pour faire mes achats". Même satisfaction pour Anaïs, également étudiante pour qui "l'ouverture du dimanche est pratique" même si pour la nuit, la jeune femme préfère éviter de se déplacer.
Une insécurité accrue dans le quartier ?
Anaïs craint pour sa sécurité et elle n'est pas la seule. Selon certains habitants et commerçants, l'ouverture nocturne a drainé une clientèle qui n'a rien à voir avec celle de la journée.
Cette clientèle n'est pas très favorable pour la sécurité.
Aïssa qui habite le quartier, nous confie que depuis l'ouverture, le sentiment d'insécurité a été amplifié. "C'est souvent une clientèle de toxicomanes, une clientèle parfois alcoolisée", confirme Abderrhamane Ben Hamouda, employé d'un commerce de proximité.
Ce boulanger-pâtissier installé depuis 15 ans dans le quartier n'hésite pas à parler de dégradations des conditions de vie, au point d'éviter de laisser sa boutique ouverte trop tardivement. Mais au-delà de l'insécurité, ce commerçant craint pour sa survie économique.
Une concurrence déloyale
Selon lui, cette ouverture le met face à "une concurrence déloyale"."On ne peut plus rivaliser. L'ouverture du dimanche nous fait encore baisser notre chiffre d'affaire... On essaie de lutter en travaillant encore plus, jusqu'à 14 heures par jour, mais c'est très difficile."
Le supermarché est ouvert 24h sur 24 et 7 jours sur 7 depuis deux mois. Selon son directeur, ce mode de fonctionnement a permis une augmentation de son chiffre d'affaire.