Afin de limiter l’impact des bateaux à moteur sur la faune et la flore de ces eaux protégées, l’accès aux calanques sera désormais soumis à une autorisation préalable du Parc national. Une mesure qui inquiète les loueurs professionnels comme les particuliers.
Le Parc National des Calanques, enchante ses promeneurs, et ce depuis la terre, comme depuis la mer. Un site protégé qui attire toujours plus de monde.
Alors pour limiter le nombre de bateaux de plaisance, donc la fréquentation augmente d’année en année, le conseil d’administration du Parc national des calanques (PNC) a voté le 6 décembre 2019, une résolution visant à limiter l’accès des bateaux de location à moteur.
Une mesure qui devait être appliquée au 1er mai 2020, mais retardée avec le confinement. Désormais, chaque professionnel comme particulier souhaitant louer son navire, doit obtenir une autorisation du PNC.
Le conseil d'administration du @ParcCalanques s'est tenu ce matin : adoption du budget et orientations 2020, encadrement de la location et de la conduite des navires à moteur et renouvellement du CESC étaient à l'ordre du jour. Pour en savoir plus : https://t.co/pCdxDZsIs3 pic.twitter.com/RhMcu2rNYe
— Parc des Calanques (@ParcCalanques) December 6, 2019
Cinq autorisations par an pour les particuliers loueurs
Louer son bateau pour un particulier, c’est la promesse d’un petit complément de revenus, ou de limiter les frais d’entretien.
Depuis le 1er mai, un propriétaire doit désormais effectuer une déclaration auprès du PNC, à chaque location.
L’accusé de réception de cette déclaration vaudra automatiquement autorisation. Le nombre de locations en cœur de Parc national sera limité à cinq par an.
Le phénomène de location entre particuliers est en essor depuis plusieurs années, avec différentes plateformes faisant le lien entre propriétaire et matelots sans navire.
C’est le cas de SamBoat, une plateforme de la Location de Bateaux de particuliers et de professionnels dans toute l'Europe notamment à Marseille.
"Nous sommes directement impactés, la volonté du Parc est clairement de restreindre la location entre particuliers. Nous avons du mal à voir ce qu'ils souhaitent", explique Laurent Calando, le co-fondateur de SamBoat
"Pourquoi seulement cinq sorties pour les propriétaires particuliers ? Maintenant tout le flux des consommateurs va aller vers les professionnels de la location", s’indigne-t-il.
Laurent Calando regrette également que le Parc n’ait pas fait le choix d’interdire dans ses eaux, les bateaux plus pollueurs, au bénéfices des navires hybrides par exemple.
"C'est injuste, il devrait y avoir une base égalitaire pour tous les bateaux. On autorise tel bateau et pas celui-là. La plaisance doit se transformer, elle doit être plus verte mais là ce n'est pas un prétexte écologique ".
Une autorisation permanente pour les professionnels
Au delà de cinq sorties par an, un loueur particulier est considéré comme professionnel. Il devra alors demander une autorisation pour chaque navire proposé à la location en cœur de Parc national.
Il s’agit cette fois d’une autorisation permanente, s’il ne fait pas évoluer son navire ou sa flotte.
Eric est loueur de bateau à Marseille. Il souhaite que sa société et son nom soit anonyme. Il a obtenu les agréments pour continuer son activité dans les calanques.
"On a du s'adapter, les normes étaient contraignantes, on n'y envoie pas toute notre flotte. Nous subissons cette régulation".
Malgré des potentielles pertes sur de revenus, le loueur comprend la décision du Parc, de réduire le nombre de bateaux dans les calanques.
Une flotte contingentée dans le Parc des Calanques
Sollicité, le Parc National des Calanques n’a pas répondu à nos demandes d’interview, mais dans un communiqué du 6 décembre 2019, il précise qu’avec ces nouvelles restrictions, il s’agit de réguler, et surtout "maîtriser la fréquentation des bateaux à moteur" dans les eaux des Calanques.
Les nouveaux navires ou loueurs, qui souhaiterait obtenir les agréments devront quant à eux, répondre à "des critères stricts d’hybridation des moteurs et de gestion des déchets et des rejets".