Trois élèves ont été placés en garde à vue alors qu'ils participaient au blocage du lycée Thiers, à Marseille, ce 7 mars dans le cadre de la journée nationale d'action contre la réforme des retraites.
Alors que policiers et syndicats s'opposent sur l'estimation de la mobilisation ce 7 mars à Marseille contre la réforme des retraites, 30 000 pour les uns et 245 000 pour les autres, la polémique monte autour de la mise en garde à vue de trois lycéens en marge de la manifestation. Ces élèves mineurs qui participaient depuis le matin au blocage du lycée Thiers, près de la Canebière, ont été interpellés vers 10 h.
Soutiens devant le commissariat de Noailles
Leurs camarades sont immédiatement venus manifester leur soutien devant le commissariat de Noailles, sur la Canebière. Le député LFI Hendrik Davi s'est rendu sur place.
"Nous avons trois jeunes mineurs en garde à vue, l'interpellation a été violente, nous sommes inquiets. La police a refusé que je puisse examiner les conditions de la GAV comme la loi le permet", s'est ému l'élu insoumis sur Twitter.
D'après le député Davi, qui a rencontré le père de l'un des jeunes mineurs et qui a finalement pu entrer dans le commissariat pour constater ses conditions de garde à vue, le lycéen décrit comme un élève sans histoire a été arrêté sans ménagement par des policiers de la Bac, pour une raison qui n'est pas connue.
Rapidement, les messages de soutien se sont multipliés sur les réseaux sociaux de la part de jeunes manifestants dans les autres villes de France, comme à Paris, pour demander "leur libération immédiate."
Vers 8 h, une centaine de jeunes avaient installé un barrage filtrant à l'entrée du lycée Thiers. Deux des lycéens interpellés auraient été vus en train de taguer les murs de l'établissement sous l'œil des caméras de sécurité, selon La Provence.
Heurts avec les policiers
Selon des témoins, le troisième lycéen aurait été interpellé un peu plus tard, sur le Vieux-Port, où des tensions ont eu lieu entre jeunes et forces de l'ordre avant que le cortège ne s'élance, selon La Marseillaise.
"À la manifestation sur Marseille, Alliance Police a été pris à partie par 80 individus qui voulaient en découdre physiquement. Résultats : trois policiers blessés et le cortège Alliance évacué" a twitté le secrétaire du syndicat Rudy Manna.
Vers 15 h 30 ce mardi 7 mars, un rassemblement a été organisé devant le commissariat de Noailles, en soutien aux lycéens interpellés, a constaté France 3 Provence-Alpes. Une centaine de personnes demandent leur libération.
"BlocusChallenge" de Louis Boyard
Cette polémique intervient dans un contexte où le député insoumis Louis Boyard avait lancé dimanche 5 mars, sur les réseaux sociaux, un "BlocusChallenge ", appelant étudiants et lycéens à poster leurs "plus belles photos" de blocages d'établissements lors de la nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
"On s'attend à ce que tous les lycées et toutes les universités soient bloqués (...) C'est pourquoi on lance le hashtag #BlocusChallenge : postez vos plus belles photos de blocus de lycée et d'université", indique, dans une vidéo publiée sur Twitter, le député du Val-de-Marne.
Une photo sera tirée au sort. "L'équipe de bloqueurs sera invitée à visiter l'Assemblée nationale avec nous", ajoute le benjamin de l'Assemblée nationale, âgé de 22 ans. L'initiative n'a pas été du goût de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet qui a rapidement réagi.