Marseille : le procureur adjoint menacé de mort dans l'affaire Zined Redouane

Le procureur adjoint de Marseille, André Ribes, était sur le terrain, aux côtés des CRS, le 1er décembre 2018, le jour où Zined Redouane a reçu une grenade lacrymogène. Depuis cette révélation, il est la cible de menaces de mort sur les réseaux sociaux.

Dans le cadre de l'enquête de l'IGPN sur la mort de Zined Redouane, l'octogénaire blessée par une grenade lacrymogène et morte deux jours plus tard à l'hôpital, cinq CRS de Saint-Etienne ont indiqué que ce jour-là, le procureur adjoint de Marseille, André Ribes, était présent sur le terrain, à leurs côtés.


Depuis quinze jours, le magistrat est la cible de menaces de mort sur les réseaux sociaux. Les auteurs sous-entendent que la justice chercherait à étouffer l'affaire. Ils se demandent pourquoi cette information n'a pas été révélée dès le début par le procureur de la république, Xavier Tarabeux ? Ou encore, pourquoi a-t-il conduit le début de l'enquête, alors qu'il était un potentiel témoin ? "Il faut lui casser la colonne vertébrale à la batte de baseball" ou encore "Un mort en sursis" peut-on lire à propos du magistrat.

Face à ce déferlement médiatique "empreint de contre-vérités et d'inexactitudes", le procureur adjoint sort de son silence. Le journal La Provence révèle le contenu d'une lettre écrite de la main du magistrat. Une lettre destinée à éclaircir certains points.

"Ma présence sur la voie publique le samedi 1er décembre sous le brassard parquet était convenue avec mon chef hiérarchique direct, en raison notamment d’un appel au pillage diffusé préalablement sur internet et de la présence prévisible de perturbateurs violents en marge de la manifestation des gilets jaunes" indique André Ribes, précisant que ce dispositif avait déjà été mis en œuvre lors des matchs de l'Euro 2016 suite aux violences extrêmes qui avaient opposé les hooligans russes aux Anglais et plus récemment, lors de la finale de la Ligue Europa opposant l'Olympique de Marseille a l'Atletico de Madrid le 16 mai 2018.

Par ailleurs, dans sa lettre publiée par La Provence, le procureur adjoint indique qu'il se tient à la disposition du juge d'instruction "s'il souhaite m'entendre en qualité de témoin", mais ajoute que ce jour-là, de nombreux journalistes étaient également présents.

Enfin, le procureur adjoint termine sa lettre à propos "des anonymes", avocats ou magistrats "qui qualifient ma posture professionnelle selon une pseudo-approche déontologique, qui prétendent savoir ce que j’aime ou fantasme sur la prétendue volonté du procureur de la République de ne pas voir aboutir la procédure, je ne peux que leur souhaiter de trouver en eux le courage qui leur permettrait d’assumer publiquement leurs positions. André Ribes"
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