Les proches de Zineb Redouane, l'octogénaire décédée après avoir été touchée par une grenade lacrymogène à Marseille, ont déposé une nouvelle plainte pour "faux en écritures publiques aggravés". Ils contestent la version de l'IGPN qui affirme qu'une caméra de surveillance était hors d'usage.
Sept mois après la mort de Zineb Redouane, ses proches tentent de relancer l'enquête. L'octogénaire avait été touchée par un tir de gaz lacrymogène lancé pendant la manifestation des gilets jaunes du 1er décembre 2018 alors qu'elle fermait les volets de son appartement, au 4e étage d'un immeuble dans le quartier Noailles.
La version des enquêteurs contestée
Une nouvelle plainte a été déposée le 5 juillet. Elle conteste la version soutenue par les enquêteurs de l'IGPN chargés de l'enquête préliminaire selon laquelle la caméra de surveillance la plus proche du lieu du drame était "inopérante"."La seule caméra qui n'aurait pas fonctionné le jour des faits serait donc celle qui était positionnée à proximité immédiate du lieu d'où la grenade lacrymogène a été tirée", s'étonnent les plaignants alors qu'aucune identification n'a été possible à partir des images des autres caméras.
Le procureur de la République mis en cause
Ils accusent les enquêteurs de vouloir "entraver la manifestation de la vérité dans l'enquête sur les circonstances" de ce décès."Toutes ces manoeuvres, armes non expertisées, caméra hors service, faux procès verbaux, s'apparentent à une association de malfaiteurs en vue de commettre des faits de faux en écriture publiques aggravés et dissimulation de preuves", estime l'avocat de la famille Me Yacine Bouzrou, qui accuse le procureur de la République de Marseille "d'avoir tenté d'étouffer l'affaire".
L'avocat demande la réunion des deux dernières plaintes dans la même procédure. Il réclame aussi le dépaysement "dans la mesure où il sera indispensable d'auditionner les membres du parquet de Marseille qui ont dirigé l'enquête préliminaire," estime-t-il.