Marseille : le projet d’hôpital privé à Saint-Barnabé revoit sa copie

Une première fois retoqué par le commissaire enquêteur pour non-conformité au site de Louis Armand, le GIE Sainte-Marguerite a présenté hier soir, lors d’une conférence de presse, un nouveau projet avec des ambitions revues à la baisse.
 

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C’est un projet qui tient à cœur au maire de Marseille, il l’avait d’ailleurs annoncé publiquement au mois de janvier.

Le projet du futur hôpital privé de Marseille, qui doit rassembler les cliniques Beauregard et Vert-Coteau, est loin d’être enterré, même après le premier avis défavorable de l’enquête publique.


En novembre 2018, le commissaire enquêteur avait pointé plusieurs blocages :

  • "le déficit d’information des riverains",
  • "le défaut de transparence du processus d’élaboration du projet",
  • "l’absence d’étude préalable au choix du site",
  • "l’impossibilité d’intégrer une telle structure et sa mise en forme architecturale sur le site".

En bref, un projet aux constructions trop hautes (30 mètres dans le projet initial), et des risques de détérioration de la qualité de l’air, de circulations encombrées dans le secteur Louis Armand.

Alors jeudi 28 mars, lors d’une conférence de presse, le Groupement d'Intérêt Economique Sainte-Marguerite, porteur du projet, a présenté sa nouvelle copie.

 


Pour Bruno Thiré, directeur du GIE, il était indispensable de modifier le projet, car l’hôpital privé, est lui-même "indispensable" à Marseille : "les cliniques de Beauregard et Vert-Coteau sont deux établissements anciens du 12ème arrondissement. Avec l’évolution des normes sanitaires, des attentes des patients, cette fusion est une évolution naturelle."

Quelles modifications ?

L’hôpital privé restera sur le site de Louis Armand, mais la hauteur du bâtiment a été réduite à 25 mètres. Le bâtiment est également reculé de 8 mètres par rapport au Bd Louis Armand.

L’hélistation, également prévue dans le premier projet, est abandonnée ainsi que la crèche.
 


Des riverains toujours aussi mobilisés

Une version a minima qui ne satisfait pas pour autant les riverains. Et ils étaient nombreux jeudi soir, aux pieds de la conférence de presse, pour continuer d’alerter sur les "risques sanitaires" d’une telle construction.

Cécile Vignes, Présidente de l’association Quartiers Demain n’a de cesse de le répéter : une clinique surdimensionnée, sur la friche de Louis Armand, elle n’en veut pas. 

"Ce projet va apporter 1500 voitures supplémentaires par jour sur la Blancarde, l’avenue des Caillols, c’est dangereux, et c’est extrêmement polluant. D’ailleurs l’enquête publique a relevé que ce projet apporterait 28% de pollution supplémentaire".

 
La riveraine, dénonce également une mise en concurrence avec les hôpitaux publics alentours (la Timone et la Conception) : "une clinique privé à but lucratif ne se justifie pas en termes d’offre de soin".

De son côté Marie-Elisabet Cormesse-Achilli, présidente du CME Beauregard, explique que hôpitaux publics et privés travaillent depuis toujours en collaboration : "il n’y a pas de concurrence, il y a une complémentarité. Comme elle existe déjà avec Beauregard et Vert-Coteau, qui font partie de l’offre de soin indispensable aux marseillais"


Le projet en quelques chiffres

Beauregard et Vert-Coteau soignent chaque année près de 70 000 patients, dont 15 000 en urgence, et effectuent près de 200 000 consultations. Une offre de soins que la future clinique privée entend maintenir. 

Le futur hôpital privé, devrait permettre "le recrutement de 10 à 15% de personnel supplémentaire" d’après Bruno Thiré, soit environ 1500 salariés, dont 200 médecins. 

Coût de l’opération : 100 millions d’euros.

La deuxième enquête publique vient de se terminer, et le commissaire-enquêteur devra se prononcer sur la faisabilité de ce projet modifié, en mai prochain. 
 
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