Le Conseil d'Etat a ordonné au gouvernement de revoir sa copie concernant la jauge limitée à 30 personnes dans les lieux de culte. En attendant, dans certaines églises, les offices se sont multipliés pour accueillir le plus grand nombre de fidèles.
Père Raphaël officie à l'église des Chartreux. Avec ses deux autres frères de paroisse, décision a été prise d'organiser ce dimanche jusqu'à trois messes à la fois : une dans l'église, la deuxième dans la sacristie, et la dernière dans le presbytère.
Pour les catholiques, cette journée est importante car ils célèbrent le premier dimanche de l'Avent.
En tout ce sont 15 cérémonies religieuses qui ont pu se dérouler en un seul week-end dans ce lieu de culte du 4eme arrondisssement de Marseille.
Plus symbolique de la ville, Notre-Dame de la Garde a accueilli deux célébrations ce matin, données dans la basilique et dans la crypte.
Une manière de contourner la jauge limitée à 30 personnes dans les lieux de culte, annoncée par Emmanuel Macron dès mardi soir, et confirmée par le Premier ministre Jean Castex, deux jours après.
Résistance au sein de l'église
Un chiffre qui avait immédiatement été jugé "inapplicable" et "irréaliste" par Vincent Neymon, le porte-parole de la Conférence des évêques de France (CRF).La conférence avait alors décidé de déposer un référé-liberté au Conseil d'État. Partout en France, et à Marseille, des rassemblements avaient eu lieu devant les frontons des églises pour réclamer "une correction" de la jauge.
Trente dans une cathédrale ou dans une petite chapelle, cela ne veut rien dire. Il vaut donc mieux être sur une proportion puisque, là au moins, on est sûrs qu'on respectera les consignes sanitaires.
Ce 29 novembre, le Conseil d'Etat a ordonné à l'exécutif de revoir sous trois jours son décret limitant à 30 personnes le nombre de fidèles autorisés à assister aux cérémonies religieuses.
Mgr Aupetit, qui a exercé le recours devant le Conseil d’État au côté de la CEF, se réjouit que soit ainsi reconnu en justice le caractère manifestement illégal de la décision qui avait été prise par le gouvernement, au mépris de la concertation intervenue https://t.co/w1zzOvZfck
— Mgr Michel Aupetit (@MichelAupetit) November 29, 2020
"Il est enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de trois jours (...) les dispositions (de ce décrêt) en prenant les mesures strictement proportionnées d'encadrement des rassemblements et réunions les établissements de culte", a décidé la plus haute juridiction administrative française.
Le premier ministre Jean Castex recevra des membres de la Conférence des évèques à 18 heures ce dimanche.
Dans un communiqué, la Conférence des évêques de France (CEF) a estimé à la mi-journée après la décision que "le droit avait ainsi été rétabli et la raison". Elle a cependant "formé le voeu que le recours judiciaire reste l’exception dans le dialogue avec les autorités de notre pays".