La vie s’organise peu à peu dans le bâtiment du diocèse marseillais occupé depuis une semaine par plusieurs familles de migrants et des mineurs isolés. Le collectif Mineurs Isolés Étrangers, qui a « réquisitionné » les lieux, souhaite mettre en place un système autogéré…
Le 18 décembre dernier, des familles ainsi que des adolescents non-accompagnés, ont investi cette grande bâtisse située dans le 4ème arrondissement de Marseille. C’est avec le concourt du collectif M.I.E. 13 (Mineurs Isolés Etrangers) qu’est né ce squat. Le bâtiment appartient au diocèse de Marseille, qui ne souhaite pas les expulser.
« Je ne vis pas comme les autres enfants »
Ce sont plus de cent personnes qui occupent la bastide. Parmi elles, 60 mineurs, de 0 à 17 ans.
Nous avons rencontré Lina, une petite fille de 10 ans originaire de Libye : « On a passé 3 jours en mer. [...] en Libye il y a des bombes. Nous avons dormi plusieurs jours à la gare en France […] je ne vis pas comme les autres enfants ».
Un adolescent ghanéen, 16 ans, souhaite continuer les études : « J’ai arrêté l’école à 12 ans. Mes parents ont divorcé. A cause de la pauvreté. Et je n’ai pas eu l’opportunité de retourner à l’école. […] mon oncle m’a emmené en Libye et aidé à passer en Europe. […] j’ai l’espoir de reprendre mes études un jour ».
Et de continuer sur les difficultés d’accompagnement en France : « j’ai dormi deux mois dehors, dans la rue, avant d’obtenir une place en hôtel ».
La bastide a besoin de dons
Depuis une semaine, la vie s’organise à la bastide. Grâce à des dons alimentaires et matériels, les pièces se meublent petit à petit. Le collectif M.I.E. 13 précise, que ces personnes ont besoin de matelas, de couvertures, ou encore de produits d’hygiène… Au total, 53 chambres sont toutes occupées.
La bastide, sous compromis de vente.
Si le diocèse de Marseille a promis de ne pas faire expulser ces migrants, l’avenir reste incertain. La bastide vient d’être vendue (sous compromis) à l’Institut Méditerranéen de Formation.Pour la soirée du 25 décembre, un dîner tout en simplicité est prévu. L’occasion pour les migrants, bénévoles, et donateurs de se rassembler, et fêter un peu Noël, malgré les circonstances.