Le centre médico-psychologique marseillais de Pressensé est confronté à une recrudescence des actes de violence de la population et à la présence de dealers. Le syndicat SUD Santé a écrit à la préfète de Police pour demander plus de sécurité.
"Devant l'hôpital, j'ai vu, un jour, un homme courir avec une machette. C'était la première fois de ma vie", raconte Céline*, soignante au Centre Médico-Psychologique (CMP) de Pressensé.
Ce centre hospitalier psychiatrique de jour fait partie des structures de l'hôpital Edouard Toulouse de Marseille. Il est situé dans le 1er arrondissement, entre le cours Belsunce et la gare Saint-Charles, en face de la place Louise-Michel.
Un sentiment d'insécurité règne au sein de cet établissement de santé. Le 28 octobre dernier, des tirs ont été échangés devant l'hôpital et une bagarre a éclaté.
"On a entendu des coups de feu. On n'a même pas pu porter secours à la personne blessée. L'homme a tiré de façon désorganisée sur la place. Puis, une sorte de guérilla a éclaté dans le quartier", rapporte Céline.
La présence des dealers inquiète
À partir de 12 h, tous les jours, des dealers se regroupent sur la place Louise-Michel. "Parfois, j'en vois se prendre des rails de coke. On a aussi peur que nos patients achètent leurs drogues", ajoute Céline.
Les soignants sont aussi inquiets d'être pris à partie par les habitants du quartier. "Il y a eu, un jour, une interpellation sur la place. La BAC a fouillé au corps deux jeunes qui ont été plaqués contre les portes du CMP. Quand la police est partie, les jeunes ont pensé que c'était nous. Heureusement, le vigile a fait de la médiation", explique encore Céline.
C'est une situation invivable pour cette soignante, qui "aimerait pouvoir travailler en sécurité". "Je suis en vacances actuellement, mais je suis assez inquiète de retourner au travail", exprime Céline.
Les syndicats demandent une présence policière
Le syndicat SUD Santé a adressé, mercredi, une lettre à la préfète de police des Bouches-du-Rhône. Kader Benayed, secrétaire générale du syndicat, appelle à plus de sécurité devant l'hôpital de jour.
"Il faut que la police et l'État nous mettent à disposition une sécurité, que ce soit des CRS ou la police municipale, pour que les soins puissent être optimums", interpelle-t-il.
"Le 31 octobre, sont perpétrées des faits de violences verbales envers un soignant du CMP aggravant
ainsi le traumatisme", peut-on lire dans le courrier.
Depuis ce lundi, la police opère cinq patrouilles par jour devant l'hôpital. Pour Kader Benayed, cela n'est pas suffisant. Il souhaite une présence tactique. "La préfète a mis au point la technique de pilonnage dans les quartiers nord de Marseille. On voudrait la même chose pour ce CMP", affirme-t-il.
Le syndicaliste en profite aussi pour demander une "prime en territoire difficile, comme c'est le cas en Seine-Saint-Denis, pour les personnels hospitaliers". Pour lui, ces conditions de travail difficiles n'attirent pas les soignants et causent une pénurie de postes au centre hospitalier Edouard Toulouse.
*Le prénom a été modifié, la personne souhaitant rester anonyme.