Avec seulement 19,5 mm de précipitations depuis début janvier, Marignane est la station Météo France la plus sèche de France. Un triste constat qui inquiète Paul Marquis, expert météo, qui nous explique pourquoi.
Marignane, tenante d’un triste titre. Et celui-là, difficile de s’en réjouir. Il s’agit de la station Météo France la plus sèche de l’Hexagone, avec seulement 19,5 mm de précipitations depuis le 1er janvier. Si, au cours des années précédentes, on retrouve des cumuls plus faibles, notamment en 2020 et 2005, "la différence avec aujourd’hui, c'est qu’on est sur un début d’année très sec, après une année 2022 qui était déjà sèche. Cela fait quinze mois qu’on est dans une sécheresse", explique Paul Marquis, expert météo. Pour rappel, en janvier 2023 nous étions à 97 % de déficit, 61 % en février et 81 % au 21 mars.
Et malheureusement, Paul Marquis nous explique que ça ne va pas aller en s’arrangeant. "Les prévisions de pluie ne sont pas glorieuses. Il n’y aura pas de pluie cette semaine, seulement un espoir dimanche avec trois averses. C’est dérisoire et ça ne changera pas grand-chose. Sinon, rien n’est prévu avant la fin du mois. Jusqu’au 7 avril, il n’y pas de signaux forts de grosses précipitations." En clair, pour le mois de mars, le déficit sera compris entre 70 et 80 %, sur le département des Bouches-du-Rhône.
Plus d'incendies et de restrictions d'eau
Et cela n’est pas sans conséquence. L’expert météo se dit très inquiet de la situation. La première inquiétude concerne les nappes phréatiques qui ont un niveau très bas. "Il y a déjà des restrictions d’eau importantes. Les nappes se rechargent de septembre à mars. Même s’il y a de la pluie jusqu’en juin, ça ne sera pas assez." De grosses restrictions sont donc attendues cet été.
L’autre point qui préoccupe Paul Marquis, ce sont les incendies. "Les sols sont très secs pour la période, les pompiers sont déjà inquiets alors qu’on est même pas en avril." L’année dernière a été marquée par deux feux de forêt importants, l’expert craint une seconde année avec un risque accru.
Il est également inquiet concernant la faune et la flore. "Les pluies sont de moins en moins bien réparties, il y a des végétaux qui disparaissent pour laisser la place à des végétaux qui s’adaptent mieux à ce climat. Dans certains endroits, on se rapproche du climat espagnol et portugais", souligne Paul Marquis.
L'espoir d'un printemps instable
Un dernier espoir nourri l’expert. "J'espère que le printemps sera instable, comme le voient de nombreux modèles météo sur avril, mai et juin, avec un temps plus ou moins orageux." Même si ces orages sont souvent localisés, "c’est une bonne chose, on ne va pas cracher sur la pluie. L’année dernière il n’y avait quasiment rien, donc là c’est un espoir d’avoir des pluies", conclut-il.
"Peu de bonnes choses en ce début d’année", cependant, il y a eu des chutes de neige au niveau du lac de Serre-Ponçon, qui lui permettront d’avoir un nouveau d'eau normal.