Le père de Kinsley, le mineur de 15 ans poignardé à mort le 21 septembre au cours d'une rixe dans une cité HLM de Marseille, a comparu vendredi pour "enlèvement et séquestration" après avoir livré un suspect au commissariat. Comparaissaient aussi le demi-frère et deux amis de la victime.
Le père de Kinsley, âgé de 49 ans, manutentionnaire de profession, comparaissait avec le demi-frère de la victime et deux amis d'une trentaine d'années, tous placés en détention depuis mercredi. "J'ai pas cherché à être un héros. J'ai pas cherché à venger mon fils, s'est-il défendu, c'était pas pour ridiculiser ni la police ni la justice".
Enlevé, séquestré et battu
Il leur est reproché d'avoir fait irruption en pleine nuit au domicile de l'adolescent, désigné par la rumeur comme l'auteur des coups de couteau, et d'avoir procédé à son "arrestation" musclée.Ils l'auraient enlevé, séquestré et battu, avant de le conduire au commissariat dans le coffre de la voiture. le père nie le tabassage. Selon lui, les coups ont été échangés parce que le garçon s'est défendu.
"On n'avait pas l'intention de le tuer, je l'ai pris et je l'ai livré à la police. J'avais la haine mais je ne l'ai pas assassiné, je n'ai pas rendu justice moi-même" a déclaré le père.
Les quatre hommes ont passé plus d'une heure dans le commissariat à attendre avant de pouvoir remettre l'adolescent aux policiers, à qui il a tout avoué.
"Il n'y a jamais eu l'intention de se venger ni de tabasser, a indiqué l'avocate du père.
L'intention c'était de permettre son arrestation d'abord et ensuite de l'amener au commissariat de police pour qu'il soit entendu et que des explications soient données sur ce qu'il s'est passé au moment de la mort de Kinsley.
Complément d'instruction
L'homme et ses complices affirment avoir tenté d'appeler la police pour qu'elle intervienne, avant de passer à l'action. Les juges ont renvoyé l'affaire à un juge d'instruction pour des "investigations supplémentaires et approfondies".Le suspect mineur a quant à lui été mis en examen et écroué. Deux autres jeunes de 17 ans, dont un blessé, avaient été précédemment mis en examen et écroués.