VIDÉO. Mort d'Alain Delon, ses tournages à Marseille et son séjour à Aix-en-Provence

Monstre sacré du cinéma français, Alain Delon est mort dans la nuit de ce dimanche 18 août, à l'âge de 88 ans. Borsalino, Cercle Rouge, Borsalino and co, Fabio Montale, l'Insoumis, Alain Delon a tourné plusieurs films à Marseille et a séjourné à Aix-en-Provence avec Mireille Darc.

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Alain Delon, l'icône du cinéma français, est décédé ce dimanche 18 août à l'âge de 88 ans. Il laisse derrière lui une carrière impressionnante, marquée par des rôles inoubliables et un charisme qui a transcendé les générations. Delon n'était pas seulement un acteur ; il était un mythe vivant, un symbole de l'élégance et du mystère à la française. Parmi les nombreux lieux emblématiques qui ont jalonné sa carrière, Marseille occupe une place de choix, tant sur le plan cinématographique que personnel.

Marseille, le théâtre de ses plus grands rôles

Marseille, avec son ambiance unique et son paysage cinématographique riche, a été un terrain fertile pour de nombreux réalisateurs. Pour Alain Delon, cette ville a été le cadre de quelques-uns de ses films les plus mémorables. Le Vieux-Port, les calanques, les quartiers emblématiques comme le Panier… Tous ces lieux ont servi de décor à des scènes qui sont aujourd'hui gravées dans la mémoire collective des cinéphiles.

Un des films les plus emblématiques tournés à Marseille est Borsalino (1970), où Delon partage l'affiche avec Jean-Paul Belmondo. Ce film, du réalisateur Jacques Deray est une adaptation du roman Bandits à Marseille d'Eugène Saccomano. Cette histoire qui se déroule dans le Marseille des années 1930, raconte l'ascension de deux petits truands qui finissent par dominer le milieu marseillais. Delon y incarne Roch Siffredi, un personnage inspiré du célèbre gangster Paul Carbone. Borsalino est aujourd'hui un classique du cinéma français, et il est impossible de parler de ce film sans évoquer la relation particulière entre Delon et Marseille.

Des scènes mythiques sont encore dans la mémoire de tous, comme la célèbre course-poursuite dans la montée des Accoules, au Panier. En 1974, Alain Delon tournera également Borsalino and co à Marseille, avec des scènes sur la Canebière, à la gare Saint-Charles notamment en plus du quartier du Panier.

En 1970, Alain Delon tourne donc Borsalino mais aussi Le cercle Rouge de Jean-Pierre Melville, où Delon incarne un ancien détenu récemment libéré, Corey. Ce film noir, devenu un classique du genre, met en scène une série de braquages et de trahisons, avec Marseille en toile de fond. Les rues de la ville, les quais du port et les lumières du sud ajoutent une dimension particulière à l'atmosphère sombre du film. C'est à cette occasion que l'immense acteur s'installe avec Mireille Darc à Aix-en-Provence, de 1970 à 1975.

Un autre film marquant tourné à Marseille est L'Insoumis (1964), réalisé par Alain Cavalier. Delon y joue le rôle de Thomas Vlassenroot, un ancien légionnaire engagé dans une mission qui tourne mal. Ce film, où la ville de Marseille joue un rôle presque aussi important que les personnages eux-mêmes, explore les thèmes de la trahison et de la rédemption, des thèmes chers à Delon.

Une carrière marquée par Marseille

Plus tard, Delon a incarné Fabio Montale dans la série télévisée du même nom, adaptée des romans de Jean-Claude Izzo. Cette trilogie, composée de Total Khéops(2001), Chourmo (2001), et Solea (2001), plonge le spectateur dans le Marseille contemporain, à travers les yeux de Montale, un ancien flic désabusé. Delon, dans ce rôle, capture toute la complexité de cette ville, à la fois dure et passionnée, offrant une performance qui reste l'une de ses dernières grandes contributions au cinéma et à la télévision. La calanque de Sormiou est notamment mise en valeur dans cette trilogie.

Au-delà des tournages, Alain Delon a développé une relation particulière avec Marseille. Cette ville portuaire, avec son mélange de cultures et son caractère brut, l'a toujours attiré. Bien que né en région parisienne, Delon se sentait proche des Marseillais, de leur franc-parler, de leur sens de l'honneur et de leur attachement à leurs racines.

Marseille a permis à Delon d'incarner des personnages complexes, souvent tiraillés entre l'ombre et la lumière, à l'image de la ville elle-même. Sa capacité à capter l'essence de Marseille a contribué à ancrer ses films dans une réalité palpable, donnant à ses rôles une dimension presque documentaire.

Il admirait profondément cette cité méditerranéenne, qu'il décrivait comme une ville authentique, pleine de vie et de contrastes. Dans une interview, il avait confié que Marseille représentait pour lui un "miroir de l'âme humaine", avec ses espoirs, ses désillusions et sa résilience.

En hommage à Alain Delon, France 3 diffusera ce lundi 19 août, le film Plein soleil (réalisé par René Clément) à 21h10 et à 23h05 : le documentaire Un jour un destin – Alain Delon, la solitude d’un fauve.

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