"Nous disons non à ce tripatouillage précipité", annoncent Renaud Muselier, président de la région Paca, et Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille, dans la Tribune du dimanche publiée ce 9 février.
"N’y a-t-il pas de réforme plus urgente que les modes de scrutin dans trois villes de France ?", s'interroge Renaud Muselier, président de la région Paca, sur son compte X (anciennement Twitter), ce dimanche 9 février au matin, en publiant le lien vers la tribune commune, cosignée par une vingtaine d'élus de droite et du centre à Marseille, dont Valérie Boyer (LR), Bruno Gilles (Horizons), Nora Preziosi (DVD) et Didier Réault (LR).
Remise en question du mode de scrutin
Depuis le 31 décembre 1982, les élections municipales à Paris, Lyon et Marseille se déroulent par arrondissements ou par secteurs, et non à l'échelle de la ville. C'est la loi PLM. Ce sont ensuite les conseillers municipaux élus dans chaque secteur qui élisent le maire, lors du premier conseil municipal à la mairie centrale. Mais pour François Bayrou, cela n'est plus satisfaisant. Le Premier ministre souhaite ainsi aligner les trois plus grandes villes de France au reste des communes du pays. À savoir : un Marseillais égale une voix.
Nous sommes signataires ! ✍️
— Une Génération pour Marseille (@GenerationMRS) February 9, 2025
Aux côtés des grands élus marseillais de la droite et du centre, notre collectif refuse la magouille de dernière minute.
« Tout changer pour que rien ne change » ne sera jamais dans notre ADN.
À retrouver ici ⤵️https://t.co/gbNCN0Cbh6 pic.twitter.com/n8KAlZOQjN
En clair, pour que cela soit possible, le jour des élections municipales, un électeur devrait voter une première fois pour élire son maire d'arrondissement, une seconde fois pour le maire de la ville.
Pour Renaud Muselier (Renaissance) et la présidente LR du département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille, Martine Vassal, "cette volonté de réforme sous prétexte de simplicité va rendre impossible le processus à organiser et donc impossible à comprendre. Personne ne s'y reconnaîtra !"
Toute une organisation à revoir
Les élus font remarquer dans cette tribune les organisations déjà différentes dans les trois villes au moment du scrutin " à Paris une seule urne pour désigner conseiller d'arrondissement, conseiller de Paris, conseiller métropolitain et de facto conseiller départemental fondu dans la commune". Alors qu'à Lyon " l'élection se fait déjà avec deux urnes différentes". Et à Marseille, il y a deux élections différentes, une pour les conseillers de secteurs, conseillers municipaux, et métropolitains et " une deuxième élection pour le conseil départemental".
L'objectif de François Bayrou est d'inscrire rapidement le projet à l'agenda pour que le texte de loi soit adopté avant l'été prochain. Et pour cause. Les municipales ayant lieu en mars 2026, un changement de mode de scrutin doit intervenir au plus tard un an avant cette échéance électorale, selon le Code électoral.
À qui profiterait ce changement de scrutin ?
Ce n'est pas la première fois que la volonté de réformer le mode de scrutin de Paris, Lyon et Marseille fait surface. C'est un sujet qui revient de façon systématique à l'approche des élections municipales. Emmanuel Macron l'a évoqué à maintes reprises, et notamment lors d'une conférence de presse en janvier dernier.
"En réalité, à ce stade, il n'existe aucun consensus politique autour de cette idée, dans aucune des trois villes métropoles et départements concernés", expliquent Renaud Muselier et Martine Vassal.
Sur X, le maire LR des 11ᵉ et 12ᵉ arrondissements de Marseille, Sylvain Souvestre, estime que le Parti socialiste et le Rassemblement national seraient "les principaux bénéficiaires" de cette réforme de la loi PLM.
L’urgence surprenante qui semble être apportée à cette réforme par le Premier Ministre interroge vraiment?! Alors que le pays peine (c’est un euphémisme) à obtenir un Budget, alors que plane l’incertitude de nouvelles censures avec notamment le calendrier judiciaire du RN à… pic.twitter.com/P0yojZx1GY
— Sylvain Souvestre (@Sylvainsouvestr) February 4, 2025
Selon le président de la région Paca et la présidente du département : "Cette réforme dévitaliserait profondément les mairies de secteur ou d'arrondissement qui font vivre la vie municipale en proximité et au plus près du dernier kilomètre".