Quatorze supporters marseillais accusés d'avoir participé aux violents incidents de samedi à La Commanderie étaient jugés en comparution immédiate lundi à Marseille. Ils contestent les délits reprochés et assurent avoir été là presque par hasard. Le procès a été renvoyé à une date ultérieure.
Ils sont en BEP de ferronnerie, intérimaires, chômeurs, saisonniers, nés dans les années 90, 2000 pour les plus jeunes. Seuls trois sont originaires des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. Les autres sont nés en région parisienne, dans la Haute-Marne, le Grand Est ou encore la Nouvelle-Aquitaine.
Sur les 14 supporters, 12 sont dans le box, deux comparaissent libres. Trois ont accepté d’être jugés en comparution immédiate. La demande de report a été faite par une majorité des prévenus pour préparer leur défense, et accordée par la présidente du tribunal, qui a souhaité tous les juger en même temps.
Mais elle a tout de même souhaité entendre tous les prévenus.
Ils sont poursuivis pour avoir "participé sciemment à un groupement, (...) en vue de la préparation (...) de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens". Le tout à grand renfort de pétards, de feux d'artifice et autres fumigènes.
A l'audience de lundi, certains ont assumé leur participation à la manifestation tout en niant les dégradations.
"Je ne connais personne, je suis venu via les réseaux sociaux", explique l’un d’eux. "Je ne suis pas supporter de l'OM, ni de foot", ajoute un autre. "Je venais faire les magasins, j'ai juste suivi des amis".
"Je ne suis pas entré dans l'enceinte, on m'a dit que c'était un rassemblement pour encourager les joueurs à la sortie", avance encore Julien, 21 ans.
À un autre d’ajouter : "J'avais dit à ma femme que je prendrais une photo de la commanderie, c'était la première fois que je venais, c'était pacifique".
"Ce n’était pas chance alors", lui répond la présidente du tribunal correctionnel avant de lui rappeler son interdiction de stade, au même titre que d’autres prévenus pour avoir notamment introduit des fumigènes.
Le profil de ces "ultras" se définit au fil des auditions. Comme celui de Mathieu qui avait créé un groupe snapchat intitulé "Grosse action à la Commanderie".
"On m'a dit qu'il y avait une fête d'avant-match, qu'on allait suivre le bus pour encourager les joueurs. Je suis allé là-bas j'ai compris que c'était autre chose", explique Faisal, 24 ans. Pour ce supporter déjà condamné à six mois pour vol,
"C'était une attaque en règle. Ils sont venus habillés de noir. Ils ont été interpellés non pas au début, mais quand les renforts sont venus. Ils auraient pu partir avant", argumente le procureur adjoint de la République de Marseille.
Evoquant "une attaque en règle, hyper-violente", il a requis un mandat de dépôt contre les 14 prévenus. La décision a été rendue dans la soirée. Huit personnes sont placées en en détention provisoire, six autres sont sous contrôle judiciaire après les incidents de samedi.