On vous explique pourquoi des médecins demandent la vaccination des personnes âgées contre le VRS

Dans une tribune publiée lundi par Le Parisien une soixantaine de spécialistes réclament les vaccins anti-VRS pour "éviter des morts cet hiver".

Le VRS, un virus pas aussi connu que la grippe et pourtant il fait de nombreuses victimes. Alors que la campagne vaccinale anti-Covid débutera le 2 octobre en France, et celle contre la grippe quinze jours plus tard, une soixantaine de médecins, pneumologues, infectiologues, oncologues ou encore gériatres ont signé lundi 25 septembre une tribune dans Le Parisien. Ils alertent sur l'urgence de vacciner les personnes âgées contre le VRS, le virus respiratoire syncytial, celui-là même qui est responsable de la bronchiolite du nourrisson.  Ils demandent une triple vaccination anti Covid/ grippe/VRS dès cette année pour "éviter des morts cet hiver". France 3 Provence-Alpes vous explique pourquoi des médecins demandent la vaccination des personnes âgées contre le VRS. 

Qu'est-ce que le VRS ? 

Le VRS est très contagieux, c'est le virus qui infecte le plus les poumons et les voies respiratoires. C'est la cause la plus fréquente d’infection respiratoire chez les nourrissons et chez les jeunes enfants. Il prend le plus souvent la forme d’un rhume banal, d'une grippe ou d'une bronchite.

"Ce virus est bien connu des familles, car c'est celui qui provoque la bronchiolite des nourrissons avec des symptômes parfois impressionnants, toux, respiration rapide et sifflante, pouvant aboutir à une chute du taux d'oxygène chez les nourrissions et des hospitalisations pour les formes les plus sévères", rappellent les médecins signataires de la tribune. 

Chaque hiver, 450 000 nouveaux-nés sont touchés, nécessitant 73 000 admissions aux urgences et 26 000 hospitalisations. Un nouveau traitement préventif, le Beyfortus, vient d'être déployé, administré de façon systématique avant la sortie de maternité.  

Le VRS présente aussi un réel danger pour les personnes âgées avec des formes graves d’infections respiratoires aiguës (IRA), parfois mortelles. 

Y a-t-il des vaccins disponibles en France ?

Ces médecins de diverses spécialités, dont une dizaine installée en région Paca, demandent que les personnes de plus de 60 ans puissent se faire vacciner dès cette année contre le VRS. 

Premier vaccin au monde contre le VRS pour les personnes âgées, l'Arexvy, développé par le laboratoire britannique GSK, est le premier autorisé en Europe pour les séniors. Il a bénéficié d'une autorisation de mise sur le marché par l'agence européenne du médicament (AEM) depuis le 16 juin 2023. Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medecine, ce vaccin a une efficacité de 83 % sur les infections et 94 sur les formes sévères de pneumopathie.

Disponible en France, l'Arexvy peut être prescrit et délivré en pharmacie. Mais il n'est pas remboursé par l'Assurance maladie notent les médecins qui s'insurgent : "avec un coût de 200 euros, seuls les plus fortunés y auront accès s'ils le désirent".

Le 24 août dernier, l'UE a également autorisé la mise sur le marché de l'Abrysvo de l'Américain Pfizer, pour les plus de 60 ans. Mais ce vaccin a une autre indication : l'immunisation des bébés de la naissance à six mois par la vaccination des femmes enceintes. Une dose unique pourra être administrée entre les semaines 24 et 36 de gestation, a expliqué Pfizer dans un communiqué, la mère transmettra ses anticorps au foetus.

Le VRS est-il aussi mortel que la grippe ?

Chez l'adulte, le VRS provoque des infections respiratoires le plus souvent bénignes. Mais chez les personnes âgées ou les patients immunodéprimés, traités pour un cancer, ou insuffisants respiratoires, notamment atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), ce virus peut être potentiellement grave. Voire mortel.

"Sa dangerosité est potentiellement même supérieure à celle de la grippe", alerte les signataires. La létalité est estimée entre 5 et 10 % en cas d'hospitalisation, soit un décès toutes les 10 à 20 hospitalisations, soulignent-ils.

La vaccination pourrait selon ces médecins "éviter des milliers d'hospitalisations avec une surcharge évidente sur le sysytème de santé et bien sûr des morts potentiels".

On estime qu'il y a en France entre 20 à 25 000 hospitalisations chaque année en rapport avec une infection sévère à VRS chez les patients de plus de 65 ans. Quasiment autant que pour la grippe. Les médecins signataires de la tribune insistent sur "le coût humain et économique important" de ces infections potentiellement graves.

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