Se présentant sous forme d'injection, le Beyfortus permet de protéger les très jeunes enfants de la bronchiolite. Cette maladie respiratoire touche 30% des nourrissons de moins de deux ans.
Depuis le 15 septembre, l'Agence Régionale de Santé Paca déploie ce nouveau traitement préventif contre la bronchiolite. L'hiver dernier, l'épidémie, qui touche les nouveau-nés, avait désorganisé les soins dans les hôpitaux de la région. France 3 Provence-Alpes vous détalle trois choses à savoir sur ce médicament.
Ce n'est pas un vaccin
Le médicament se présente sous la forme d'une injection unique, mais ce n'est pas un vaccin, précise l'Agence Régionale de Santé (ARS). Echaudée par les polémiques autour du vaccin contre le Covid, l'autorité de santé s'applique à bien communiquer sur le fonctionnement de ce nouveau traitement
Contrairement à un vaccin, le Beyfortus ne simule pas une attaque des défenses immunitaires par un virus. Son efficacité repose sur un anticorps, le nirsevimab. "Il agit comme un bouclier contre le VRS, le virus responsable de 80% des bronchiolites", explique Naïs Baschet, pédiatre et cheffe du service de néonatologie de l'hôpital Sainte-Musse à Toulon.
La campagne d'injection ayant commencé le 15 septembre, le Beyfortus doit protéger les enfants jusqu'à la fin de l'hiver. Une seule injection suffit. "C'est un médicament préventif qui a des effets sur cinq à sept mois", précise Denis Robin, directeur général de l'ARS Paca.
Le Beyfortus est testé depuis une dizaine d'années. Il est utilisé depuis cette année aux Etats-Unis et vient d'obtenir le feu vert de l'agence européenne du médicament (EMA). "Les effets secondaires touchent un enfant sur mille", précise Naïs Baschet. Il s'agit principalement d'éruptions cutanées ou de fièvre, généralement de courte durée.
Il est prescrit à tous les bébés nés après le 6 février 2023
Le traitement préventif s'adresse à tous les enfants qui n'ont pas été exposés à une épidémie de bronchiolite. La date a été arrêtée à tous les nourissons nés après le six février 2023.
Depuis le 15 septembre, le Beyfortus est systématiquement proposé à tous les nouveaux-nés à leur sortie de maternité.
Lise Robert est la maman d'un petit garçon né prématuré, Solane. Elle compte demander une injection de Beyfortus pour son enfant dans les prochains jours. "Il a déjà les poumons très sensibles. Ça me semble important que sa santé ne soit pas plus impactée."
Selon Naïs Baschet, quatre parents sur cinq optent pour le Beyfortus après leur passage en maternité à l'hôpital de Toulon.
Pour les enfants nés plus tôt dans l'année, les parents doivent faire la demande d'une ordonnance auprès de leur pédiatre ou de leur médecin traitant. Ils devront ensuite passer commande auprès d'une pharmacie. Le traitement est disponible sous quatre à six jours.
"Nous les livrons aux pharmacies par petites quantités pour éviter les stocks", explique Denis Robin. Une gestion des stocks à flux tendus pour éviter les gaspillages.
Il doit permettre de réduire le nombre d'hospitalisations
Le Beyfortus permet de soulager les nourrissons (et leurs parents) en leur évitant la maladie qui peut être grave. "Chaque année, 2 à 3% de nourrissons de moins d'un an sont hospitalisés, car ils sont en détresse respiratoire", précise l'ARS.
Le but de la campagne de prévention est aussi d'éviter une congestion des urgences pédiatriques cet hiver. Le personnel soignant a encore en tête la dernière épidémie, particulièrement sévère : 2931 bébés ont été hospitalisés pour bronchiolite.
Avec des conséquences sur l'organisation des soins. "Des bébés ont été transférés vers Marseille et Nice, et on a évité de justesse la déprogrammation de certaines opérations non-urgence".
Le Beyfortus doit permettre de réduire de 60 à 80% le nombre d'hospitalisations, estime l'ARS.