On vous explique pourquoi le déplacement de la cité judiciaire pose problème à Marseille

Le projet de future "cité judiciaire" de Marseille censée remplacer l'actuel tribunal suscite le mécontentement des avocats et des commerçants.

Qu'ils soient avocats ou commerçants, ils n'en veulent pas. Les représentants du barreau et du monde économique ont exprimé mercredi 19 avril leur opposition au projet de future "cité judiciaire" de Marseille censée remplacer l'actuel tribunal, éclaté entre divers sites et trop exigu.  France 3 Provence-Alpes vous explique pourquoi le barreau de Marseille et la Chambre de commerce ne veulent pas de ce projet

  • Où serait implantée la cité judiciaire ? 

En février 2022, le ministre de la Justice avait annoncé un "plan Marshall pour la justice phocéenne". Eric Dupond-Moretti avait promis la construction d'une cité judiciaire de 40.000 mètres carré, pour 600 magistrats et fonctionnaires à l'horizon 2028.

La nouvelle cité regrouperait les services du troisième tribunal de France (après Paris et Bobigny), avec compétences interrégionales en matière de crime organisé, santé, transports ou environnement, qui sont actuellement répartis sur sept sites. La chancellerie n'a pas encore dévoilé le lieu d'implantation de la future cité. Mais le ministère pencherait pour la construction d'une tour d'une quarantaine d'étages dans la zone Euroméditerranée, près des installations du port.

  • Pourquoi les avocats n'en veulent pas ? 

Le barreau de Marseille demande que cette "cité" reste en centre-ville. Mercredi, lors d'une conférence de presse, le bâtonnier Mathieu Jacquier a dénoncé "un manque de concertation évident", assurant que le ministre de la Justice avait tenté lors d'un récent déplacement à Marseille de lui "vendre un projet tout ficelé"."Aucune alternative n'a été sérieusement étudiée, la possibilité de rénover et agrandir (l'actuel palais de justice et ses annexes proches) a été balayée d'un revers de main", a dénoncé le président de la CCI Jean-Luc Chauvin.

    "Nous ne pouvons accepter qu'une telle décision (de partir du centre) nous soit imposée", ont lancé les responsables. Le bâtonnier Jacquier a notamment expliqué "attendre toujours une position officielle" du gouvernement, malgré l'envoi d'une lettre en ce sens. CCI et barreau ont fait "deux propositions" pour faire avancer le dossier : la création d'une instance de concertation réunissant tous les acteurs impliqués et présidée par le préfet, et/ou le lancement d'un concours d'architecture dédié.

    • Pourquoi les commerçants sont-ils inquiets ? 

    Les commerçants autour du palais de justice s'inquiètent de voir partir de très bons clients. Accompagné de représentants des fédérations locales de commerçants, restaurateurs et entreprises, Jean-Luc Chauvin a présenté les résultats d'une "étude d'impact" réalisée par la CCI qui estime à plus de 18 millions d'euros les dépenses annuelles en centre-ville des quelque 3.800 "consommateurs" liés à l'actuel palais de justice (fonctionnaires, avocats et employés...), hors justiciables. Dont 7,5 millions rien que pour la restauration. Soit autour de 15% des recettes pour près de 1.800 commerces situés à moins de 10 minutes à pied du palais actuel, a estimé M. Chauvin.

    Avec AFP

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