La police a perquisitionné mardi la mairie des 11e et 12e arrondissements de Marseille. Ce secteur a été remporté par Julien Ravier du parti Les Républicains, réélu, et entendu ce matin dans le cadre de l'enquête sur les procurations frauduleuses. Il se défend. Ses adversaires envisagent un recours.
"Avant le second tour, j'avais écrit à madame la procureure de la République pour lui proposer une audience". Julien Ravier, arrivé en tête dimanche, et réélu dans son secteur des 11e et 12e arrondissements de Marseille, se dit "confiant", et même "content d'avoir été entendu" .L'élu marseillais les Républicains indique qu'il a pu s'expliquer dans la matinée du 29 juin auprès des enquêteurs, dans les locaux du commissariat du 8ème arrondissement, après la perquisition qui s'est déroulée dans ses bureaux de la mairie de secteur. "J'ai été entendu en audition libre, et je suis sorti libre", a-t-il précisé.
Cette perquisition a été menée dans le cadre de l'enquête préliminaire, ouverte mi-juin par le parquet, sur les soupçons de fraude aux procurations dans ce secteur de Marseille. Une enquête pour "faux et usages de faux", qui "se poursuit", a confirmé à l'AFP la procureure de Marseille Dominique Laurens.
"Rien n'a été saisi par les enquêteurs"
Julien Ravier indique que "rien n'a été saisi par les enquêteurs" qui ont perquisitionné son bureau, ajoutant être "étranger à toutes les procédures de procuration qui ont été faites sur le secteur".
Visant ses adversaires du Printemps Marseillais, le maire des 11e et 12e arrondissements a déclaré avoir saisi la justice en diffamation : "Je ne souhaite pas être la cible de responsabilités supposées. Ceux qui ont calomnié devront répondre de leurs actes".
Procurations douteuses et maison de retraite
Des révélations sur des pratiques potentiellement frauduleuses dans le camp de la candidate Martine Vassal (LR) ont déclenché cette enquête.Les enquêteurs creusent notamment la piste de procurations établies en nombre dans une maison de retraite des 11e et 12e arrondissement.
Ce secteur, dirigé par Julien Ravier (LR), est l'un des trois que la liste Les Républicains a conservé au second tour (35,37%) ce dimanche soir.
Le candidat du Printemps Marseillais, à 352 voix d'écart, a recueilli 34,11% des suffrages exprimés.
"Plus de 350 voix d'avance dans une quadrangulaire, c'est notre meilleure réponse", a commenté le maire réélu au second tour, Julien Ravier.
#Municipales2020 C’est dans l’adversité que la victoire est la + belle! Nous avons vécu une campagne inédite, confrontés aux calomnies médiatiques de nos opposants. Nous avons su rester unis et soudés. La confiance renouvelée des électeurs des 11&12 est la meilleure des réponses! pic.twitter.com/UiwPs1TZ6C
— Julien Ravier (@JuRavier) June 29, 2020
Recours à l'étude pour le Printemps Marseillais
Dans ce secteur pourtant, le Printemps marseillais, liste d'union de la gauche, envisage de déposer un recours."Nous sommes à l'étude", explique Yannick Ohanessian, candidat de cette formation et adversaire de Julien Ravier au second tour, qui considère la bataille à mener pour la conquête de la mairie de Marseille par son camp.
#LaVictoireEstLà ! @Marseille est à la croisée des chemins. Le 28 juin prochain, elle a rendez-vous avec son Histoire. Nous comptons sur vous! pic.twitter.com/5g3P5LeJ2n
— Yannick Ohanessian ☀️ (@yann_ohanessian) June 17, 2020
"De nombreux éléments nous ont interpellé, durant la campagne et jusqu'à la fin du scrutin. D'abord nous avons le nombre anormalement élévé de procurations dans ce secteur", indique celui qui est arrivé deuxième dans la course à la mairie des 11e et 12e arrondissements, avec 352 voix de moins que le maire sortant.
Le candidat de l'union de la gauche dans ce secteur évoque aussi des "incidents" durant la soirée du second tour, comme cette "présidente de bureau passée par la permanence du maire sortant", ou encore des "procès verbaux définitifs de clotûre du scrutin et enveloppes pas amenés au bureau centralisateur".
Le délai légal des recours devant la justice est établi à 5 jours suivant l'élection. Le Printemps Marseillais devra décider, ou non, de lancer une nouvelle offensive face aux Républicains le 3 juillet au plus tard.