Que se passe-t-il à la faculté Colbert à Marseille, fermée pour des problèmes d'insécurité ?

La faculté d'économie et de gestion installée sur le site Colbert, à Marseille, va fermer ses portes pour une semaine au moins. En cause, des problèmes d'insécurité et d'insalubrité sur la place de la halle Puget (1ᵉʳ). La délocalisation de l'établissement est une piste envisagée.

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" Au cours des dernières années, l’insécurité et l’insalubrité du quartier se sont fortement intensifiées. La sécurité des étudiants, des enseignants et des membres du personnel n’est aujourd’hui plus assurée." Voilà le mail qu’ont reçu mardi 3 octobre les étudiants de la faculté d’économie et de gestion de Colbert, à Marseille.

Eric Berton, le doyen de la faculté d'économie et de gestion du site Colbert à Marseille a décidé de fermer les portes de l'établissement vendredi et jusqu'au 13 octobre. En cause, des problèmes d'insécurité et d'insalubrité sur la place de la halle Puget (1ᵉʳ). La délocalisation de l'établissement est une piste envisagée. Les cours seront assurés en distanciel. 

France 3 Provence-Alpes fait le point sur la situation. 

Fermeture d'une semaine reconductible

L’établissement va fermer ses portes une semaine, à compter de vendredi, et assurer les cours à distance. Une mesure qui peut être reconductible si cela est nécessaire. Implanté dans le quartier de Balsunce (1ᵉʳ) depuis 1991, le site Colbert d’Aix-Marseille, l’établissement voit la situation se dégrader et l’insécurité grimper, sur la place de la halle Puget. Rixes, trafics de drogues, agressions… La situation n’est plus tenable, autant pour le corps enseignant que pour les étudiants.

C'est pour "dénoncer l’insécurité et l’insalubrité chroniques du quartier", que le doyen a fait le choix de la fermeture. 

"Quand on sait à quel point c’est sensible, qu’il y a des balles perdues, on se dit que nos gamins sont sacrifiés. C’est un problème de sécurité qui peut être évité", confie la mère d’un étudiant à France 3 Provence-Alpes. La fermeture temporaire de la fac une alerte et il faut marquer le coup pour avoir une prise de conscience. Mais je pense qu’on recule le problème en faisant ça.

Depuis mi-août, 42 opérations de CRS dans le quartier

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône nous confirme que la sécurité dans ce quartier s’est dégradée, particulièrement cet été. C’est pourquoi des CRS fléchés ont été déployés, en complément des effectifs locaux présents tous les jours. La semaine dernière, une opération de démantèlement du point de deal et d’enlèvement d'encombrants a d’ailleurs été menée.

Près de 20 personnes ont été interpellées dans ce secteur depuis mi-août et 42 opérations de CRS ont été menées dans le quartier. La préfecture note une augmentation de 71 % des interpellations pour trafic dans le centre-ville.

Une situation qui n’est pas forcément rassurante. "Est-ce que c’est normal de mettre des CRS pour aller en cours ? On ne doit pas se préoccuper de ça quand on va à la fac", martèle la mère.

Une délocalisation envisagée

La fermeture temporaire de l’établissement, le renforcement du dispositif de sécurité, "ces solutions ne peuvent être que temporaires. C’est pourquoi nous menons actuellement une enquête auprès des personnels. Selon son résultat, l’option d’une relocalisation de la fac à Marseille, à Aix ou ailleurs est non nulle", explique à La Provence Éric Berton, président de l’AMU.

S'il existe une vraie volonté d'Aix-Marseille Université de rester au cœur de Marseille, le président appelle à la mobilisation et la coopération de l'ensemble des acteurs institutionnels du territoire, afin "qu'ils trouvent des réponses adaptées et rapides afin de sécuriser ce quartier et le cadre de vie de nos étudiants et personnels". 

La maire Sophie Camard appelle à ne pas "se résoudre à l'abandon"

La maire (GRS) du 1-7, Sophie Camard, appelle, dans La Provence, à ne pas céder à la peur et à la panique. "Nous ne pouvons pas nous résoudre à l'abandon, déclare l'élu, dans ce moment où la réaction de la police mais aussi des acteurs institutionnels est en cours."

Selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, "l'objectif est de reprendre le terrain, et tous les moyens sont déployés pour y arriver". Trouver des solutions qui permettent à la faculté de travailler sereinement et tout mettre en œuvre pour que les cours se tiennent en présentiel et sereinement, voilà l’objectif.

C’est bien, mais pour la mère, ce n’est pas suffisant. "On n’en est plus à la négociation, il faut agir et pas essayer de ménager l’électorat. La situation est censée interpeler les pouvoirs publics."

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