Au septième jour du procès des anciens policiers de la BAC Nord de Marseille les plaidoiries de la défense battent leur plein.
Ces plaidoiries se tiennent l’absence de cinq prévenus. Depuis lundi 19, jour de la reprise du procès, trois prévenus ne se sont pas présentés en raison d’un test positif à la Covid-19, réalisé durant le week-end ; en fin de matinée un quatrième puis un cinquième ce mardi matin.
Nous avons contacté l’Agence Régionale de Santé, qui, indique que des investigations sont en cours, et n’a pas identifié de foyer de contamination, tout en précisant qu’un cluster c’est à partir de trois cas.
« On a jeté à la décharge publique l’honneur de Carrasco »
Le premier à prendre la parole en début d’après-midi de ce mardi, Maître Alain Lhote. Il défend Bruno Carrasco, l’un des trois policiers révoqués. Le procureur a requis contre son client, 3 ans de prison dont 6 mois ferme. Selon l’avocat ce réquisitoire à deux voix de plus de quatre heures a été « un accouchement au forceps…qui jette un voile pudique sur des pratiques bien connues de tous, et surtout de la hiérarchie : c’est la rémunération des indicateurs de police, ne pas en parler, cela ne me parait pas très honnête ». Le conseil de l’ancien policier a précisé que si le tribunal condamne son client, « ce sera la double peine, après une sanction extrême, avec la révocation. » L’avocat marseillais dénonce un dossier mal ficelé « pour combler le manque de moyens », des prévenus « abandonnés par une hiérarchie carriériste, qui joue les vierges effarouchées, et ne pas savoir comment les tontons sont rémunérés. ». Maître Lhote accuse une affaire « qui est le fruit d’un mariage incestueux entre les médias qui ont été manipulés qui ont allumé un bûcher, un préfet ambitieux et un procureur ultra-communiquant…». Pour le conseil, les 18 policiers sont des victimes : «On a jeté à la décharge publique l’honneur de Carrasco et de ses collègues au mépris de la présomption d’innocence…Carrasco a déjà tout perdu. Cette seule chose qui lui reste, c’est son honneur. Il a le sentiment d’avoir été brisé par sa hiérarchie. Il reste un homme. Je demande la relaxe. »
"Une relaxe. Exclusivement une relaxe ! "
Dans l’après-midi, d’autres avocats ont plaidé pour leur client dont Maître Pascal Roubaud pour Guillaume Laborde-Ta « mon client n’a que des témoignages de satisfaction de ses supérieurs. Cet homme est un honneur pour la police….pour lui ce doit être une relaxe. Exclusivement une relaxe ! »Et Sandrine Pauzano pour Mathieu Ponchant : « mon client, c’est le moins bacqueux de tous les bacqueux, il est victime d’un dossier à charge…il mérite la relaxe. Il a besoin d’être réhabilité dans son honneur de policier. »
Les plaidoiries de la défense se poursuivent encore mercredi.
Le jugement devrait être rendu jeudi 22 avril.