Procès de l'assassinat de Rudy, 15 ans: rumeur et vengeance sur fond de trafic de drogue

Deux hommes sont jugés depuis lundi pour le meurtre de Rudy, 15 ans, à Marseille. Le corps de l'adolescent avait été découvert le 18 novembre 2016 dans une colline. Une affaire "symptomatique" du narco-banditisme marseillais.

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Les deux accusés, Khadim Thiam et Samir Zerouali sont les derniers à avoir été vus en compagnie de Rudy vivant. 

"La cupidité, l'amitié, la vengeance et la traitrise" sont au coeur du procès de l'assassinat de l'adolescent, selon le directeur d'enquête interrogé plus de cinq heures à la barre de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

"Même pour nous, professionnels, un petit jeune de 15 ans, ça nous sensibilisait tous. Même s'ils se disent étrangers à ces faits, ce qui m'a le plus étonné chez les accusés, c'est leur froideur, leur détachement", a-t-il ajouté. 

A 15 ans, Rudy était une petite main du réseau de stupéfiants de la cité Jean-Jaurès dans les quartiers Nord de Marseille.

Il a été abattu, vraisemblablement à genoux et les poignets liés. Son corps a été retrouvé, calciné, le 18 novembre 2016 dans une colline du massif de l'Etoile. Un mode opératoire fréquent dans les règlements de comptes.

L'expert légiste a décrit un tir dans le thorax avec une arme de chasse et une seconde déflagration qui a occasionné un "massacre crânien".

"Une exécution en bonne et due forme" 

Pour le directeur d'enquête le mobile serait lié à un autre règlement de comptes, moins d'un mois plus tôt sur le parking d'un restaurant KFC de Marseille.

La rumeur l'avait désigné l'adolescent comme celui qui aurait donné le top départ aux tueurs qui ont arrosé un véhicule dans lequel deux des trois occupants avaient été abattus.

"Ces faits ne sont pas avérés et Rudy n'y était pour rien", a poursuivi l'enquêteur soulignant qu'une des victimes était un très proche de Khadim Thiam.

Le policier en charge du groupe narcobanditisme de la brigade criminelle a également estimé que cette "exécution en bonne et due forme" était en lien avec la reprise du réseau de revente de la cité Jean-Jaurès par les deux accusés dans une recomposition complexe entre trois points de ventes de la cité phocéenne.

Les accusés nient

Les accusés nient farouchement leur implication dans l'assassinat. Ils estiment être en prison "gratuitement".

La défense des accusés a pointé "les ressentis et les impressions" du directeur d'enquête, Me Philippe Jacquemin l'interpellant: "avez-vous de la vidéo, de la géolocalisation, du bornage, de l'ADN, un témoignage attestant que Rudy est monté dans une voiture avec les accusés ? Ces preuves qui nous intéressent, vous n'en avez pas".

Le verdict est attendu vendredi.

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