La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a condamné samedi à des peines de 28 et 30 ans de réclusion criminelle trois accusés - dont deux en fuite - jugés pour un double règlement de comptes commis sur le parking d'un établissement de restauration rapide.
Les faits s'étaient déroulés dans la soirée du 21 octobre 2016. Armés d'un revolver et d'une Kalachnikov, deux hommes à scooter ouvraient le feu sur une voiture stationnée devant un restaurant KFC de Marseille.
A l'intérieur du véhicule, deux victimes criblées de balles. Le conducteur, un jeune homme handicapé âgé de 22 ans, et le passager arrière, un de ses amis âgé de 20 ans. Le passager avant parvenait miraculeusement à prendre la fuite.
Très vite, la piste d'un règlement de comptes sur fond de rivalités entre trafiquants de drogue a été privilégiée L'enquête a en revanche montré que le passager arrière, atteint mortellement par sept balles n'avait rien à voir avec le trafic, étant seulement parti dîner ce soir-là avec un ami de la cité. Le témoignage de la mère de cette "victime innocente" a bouleversé la cour d'assises.
L'avocat général Christophe Raffin avait réclamé trente de réclusion criminelle, "voire la perpétuité" contre les
trois accusés. Boualem Mekboul et Kamel Meziani, toujours en fuite, ont été condamnés par défaut à trente ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de vingt ans. Seul accusé présent dans le box, Sofiane Tatoui, qui a répété n'avoir "rien à voir avec ces faits", a écopé de 28 ans.
Moins d'un mois après ce règlement de comptes, un adolescent de 15 ans, accusé par la rumeur d'avoir "donné le go" aux tueurs était enlevé et exécuté avant que son corps ne soit incendié. Un quatrième homme poursuivi pour association de malfaiteurs a été abattu, le 25 octobre 2020, dans une rue de Marseille.